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26 août 2016 5 26 /08 /août /2016 03:31

A CAUSER BIZARRE ON FINIT ETRANGE

1.

« une d'elle mourut dans son rêve »

(Jean Ray, « La ruelle ténébreuse »)

J'la vois bien accompagnée c'te phrase de quelques notes façon « cristal qui songe » qui est un titre de Theodore Sturgeon.

2.

Entendu dans une Radioscopie de Jacques Chancel une phrase sur une tête de mort dans chaque caboche ou chaipakoi c'est bizarre.

Ah ! je l'ai trouvée :

« Comme cela nous semblerait flou

inconsistant et inquiétant

une tête de vivant

s'il n'y avait pas une tête de mort dedans. »

(Jacques Prévert)

3.

« C'est pour ça qu'il y autant de cocus, c'est parce que l'on est toujours le dernier à le savoir. »

(Coluche)

Ce « c'est pour ça » est épatant. Par ailleurs, c'te phrase, j'l'ai aussi entendue dans une Radioscopie.

4.

Le narrateur dans un texte à Jean Ray i cause bizarre d'une « coque de bois » flottant qu'elle « mourut dans son rêve » à cause d'un iceberg.

J'aime bien les phrases un peu braques qui me font penser aux vieux étages en bois des maisons livrées au temps.

5.

Le narrateur à Jean Ray évoque un « iceberg qui brûlait au soleil » on pense à un « pavillon en viande saignante » dans des arctiques à la Rimbaud.

6.

« Un roulement ébranla l'atmosphère.

- Le nuage parle, dit Snuffy. »

(Jean Ray, « Quand le Christ marcha sur la mer »)

Y en a i zentendent des voix dans les nuages, des présages tonitruants grondés par les êtres du tonnerre.

7.

Zut elle a envie de regarder une comédie, un de ces films où la caricature est plus intéressante que son modèle.

8.

Dans une traduction du texte « Echoes » du Pink Floyd, cette phrase étrange : « Et pas un n'a forcé nos yeux à atterrir ».

J'imagine assez un vol de regards volants, des yeux fendant l'air, des mirettes faucons, des yeux aigles atterrissant fantastique.

Je me demande par quel fantôme je suis passé pour aller chercher sur la Toile une traduction du texte « Echoes ».

Du coup, j'ai trouvé ça :

« Put on a gown that touches the ground, ah ooh

Float on a river for ever and ever

Emily »

(Syd Barrett, « See Emily Play »)

Même que c'te fille qui a mis une robe qui touche le sol et flotte à jamais sur le fleuve, c'est pas Emilie, c'est Ophélie, non ?

9.

« O Nuict, tu vas ostant le masque et la faintise

Dont sur l'humain théatre en vain on se desguise »

(Guillaume Du Bartas, « La Nuit »)

J'aime bien l'idée d'une nuit qui ôte, une nuit hôtesse ôteuse des masques que mettent les choses pour paraître le jour.

J'aime bien l'idée de « l'humain théatre » et du mystère qui y noue ses visages.

10.

Si ce n'est pas déjà fait, j'aimerais que les Nuits de France Culture rediffusent « Punk comment c'était déjà ? » qui m'avait tant plu.

Les Nuits de France Culture rediffusent des « La Joie de vivre » épatants : celui de cette nuit, avec Juliette Gréco, est formidable.

11.

Parfois ils enverront les serpents et parfois les araignées. Ainsi se vengent les fantômes noyés.

12.

Tout ça qu'on a cru miraculeux et qui, princesse empoisonnée, poupée décomposée, s'effrite dans nos doigts.

13.

Je ne dors pas. La nuit brûle ses os. Quelques ombres passent, tentant d'échapper au brasier secret de la nuit.

14.

La chanson qui dit « On vous souhaite tout le bonheur du monde » (sans blague) elle est niaise niaise niaise (oh oui).

La chanson qui dit « Que quelqu'un vous tende la main » me rappelle ma hache.

C'te niaise chanson là vous souhaite de « calmes jardins » ah oui, oui, des jardins, pour y flanquer des orages.

15.

Regardant Kaamelott, je songe que la potion de polymorphie ne peut se comprendre que si l'on est capable de voir par d'autres yeux un réel qui autrement n'existe pas.

16.

« Le jour de la Saint-Valentin je mange des moules » n'est pas forcément une phrase vulgaire.

17.

Quel linguiste pourfendeur du nénuphar et de l'éléphant aura le front de décoller la tête de son accent circonflexe ?

18.

Le monde pond des humains. Du reste, certains deviennent des têtes d’œufs.

19.

Le zéro est une chatière par où les x passent et repassent et se fichent bien de notre monde.

20.

Un ange passe. Il emporte ma phrase. Je me demande bien ce qu'elle avait à l'esprit.

Patrice Houzeau

Hondeghem, le 26 août 2016

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