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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 03:18

S'

 

S'

«
Et la vengeance des lois ne peut entrer dans les ténèbres de la tombe. » (Dino Buzzati, L'écroulement de la Baliverna, folio, p.9, traduction de Michel Breitman)

« Prétendez si vous voulez que je suis fou, mais un grondement lugubre s'élevait pendant ce temps des profondeurs de l'édifice. Et les environs retentissaient du hurlement des chiens. » (Dino Buzzati, ibid
. p.14)

« la silhouette d'une fille à moitié nue, penchée avec curiosité à l'une des plus hautes fenêtres, tandis que le gouffre s'étendait toujours davantage sous elle » (Dino Buzzati, ibid., p.14-15)

« La rupture de l'étoile de fer avait-elle, par une monstrueuse progression de causes à effets, entraîné la ruine du gigantesque château tout entier ? » (Dino Buzzati, ibid., p. 16)

Et la vengeance des lois ne peut entrer dans les
ténèbres de la tombe
On lit ça au début du récit
de Dino Buzzati (titre français L'écroulement de
la Baliverna
) C'est grandiloquent c'te phrase et
c'est sans doute ce qui a retenu mon oeil et l'a
happé même dans ce piège qu'est toute page piège
dans lequel on cherche clairement à tomber étant
donné qu'on les ouvre les livres comme gueules à
extraordinaires bestioles comme pour en extirper
un trésor englouti un diamant avalé clé de verre
mystère insondable énigme éclaircie mon oeil fut
retenu donc par ce présent de vérité générale au
catastrophique narrateur de ce récit d'écroulade
de muraille où figure ce détail d'une silhouette

de fille à moitié nue, penchée avec curiosité à

l'une des plus hautes fenêtres
, tandis qu'il s'
étendait toujours davantage sous elle
, l'abîme
la gueule ouverte de la terre d'où, prétendez
si vous voulez que je suis fou,
d'où pendant
ce temps s'élevait un grondement lugubre
du
profond édifice grave ça s'mit à ululer et
même que dans les parages ça retentissait
de hurlements de chiens jusqu'à c'que ça
dégringole jusqu'à c'que ça s'démantèle
la décarcassade des façades les plaies
irrégulières profonde des fenêtres si
vite filant happées par la terre qui
tremblait avec nuage de poussière à
tout recouvrir rapidement jaunâtre
les pierres tombaient éboulements
poussiéreux béance la ténébreuse
crevasse s'ouvrit tandis que de
grands gondolements la remuant
la paroi firent frémir firent
s'enfuir même les témoins et
il y eut des cris on se mit
à courir le sol paraissant
s'ouvrir sous les pieds à
se déchirer même à finir
de tout détruire tout à
tout engloutir et mots
phrases pages bouquin
sens lumière et tout
ce qui est tout mou
en fin de tout mou
mouvant tout tout
mouvant sans que
ça s'arrête mou
tout nuit jour
sans cesse en
mouvement en
incessant &
terrible &
mouvant &
toujours
la nuit
& tout
jours
tout.

Patrice Houzeau
le 13 juin 2008

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