Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 15:24

LES MIGRATIONS CLANDESTINES

Source
: Manuel d'Histoire-Géographie Seconde et Terminale BEP (ouvrage collectif (Dieudonné, Fugler,...), Nathan Technique, p.152-153).

Le titre de ces deux pages est :

"Quelles routes suivent les migrations clandestines vers l'Europe ?"

La problématique ainsi résumée, le traitement de cette question commence par une brève introduction dans laquelle les auteurs du manuel mettent l'accent sur la cause principale des migrations clandestines : "trouver de meilleures conditions de vie" c'est-à-dire fuir la pauvreté de leur pays d'origine.
Les auteurs précisent aussi que les conditions dans lesquelles s'effectuent ces voyages sont souvent "périlleuses" et que les migrants sont souvent la proie de "passeurs qui profitent de leur détresse".

Le document 1 (cf p.152) est une carte dont le titre est : Les principales routes de l'immigration clandestine.

Cette carte présente donc les principales routes empruntées par les migrants pour se rendre en Europe et plus particuliérement dans l'espace Schengen.
A ce propos, la légende de la carte nous rappelle que, "depuis mai 1999, les citoyens de l'espace Schengen peuvent circuler de l'un à l'autre comme s'il s'agissait d'un même pays". (On dirait une trouvaille d'élève quant à la formulation de cette idée).
Autrement dit, la libre circulation des personnes et des biens est garantie sur toute la surface couverte par cette entité politique que l'on appelle "espace Schengen" et qui rassemble les pays suivants :
Finlande, Suède, Danemark, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Autriche, Italie, France, Portugal, Espagne, Grèce.
A noter : L'Irlande et le Royaume-Uni, bien que faisant partie de l'Union Européenne, n'ont pas ratifié les règles de l'espace Schengen.

L'analyse de cette carte met en évidence les éléments suivants :
- les routes de l'immigration clandestine sont diverses (terrestres, maritimes, aériennes) et couvrent l'ensemble de  l'espace Schengen à l'exception de la Finlande sans doute trop au Nord pour représenter une voie d'accés pratique.
- les routes de l'immigration clandestine aboutissent toutes dans les pays considérés comme étant les plus riches de l'espace Schengen (Allemagne, France, Royaume-Uni).
- les départs de ces routes sont variés (Afrique subsaharienne, Maghreb, Turquie, Chine, Sri Lanka, Pakistan, Russie, Inde).

Le document 2 (cf p.153) présente une "radiographie effectuée par les services des douanes au terminal de Calais [Nord de la France et, par le tunnel transmanche, voie d'accés au Royaume-Uni]". Cette radiographie
révéle qu'à l'intérieur d'un camion se trouvent des migrants clandestins.

Cet exemple peut servir à illustrer le problème suivant :
- Pour se rendre en Angleterre, pays qui, jusqu'aux attentats de juillet 2005, était considéré comme étant plutôt bienveillant envers les ressortissants étrangers (en raison de leur ancienne tradition libérale et du principe de l'habeas corpus), les passeurs n'hésitent pas à faire embarquer des clandestins dans des camions.
- Les interventions des douanes et de la Police de l'Air et des Frontières (la PAF) ont permis de mettre en évidence la complicité de certains chauffeurs et de certains transporteurs.
- Cependant, il  y a eu de nombreux cas de chauffeurs abusés, des passagers clandestins ayant réussi à s'introduire à l'intérieur de leur véhicule.

Le document 3 est un article d'Anne Loussouarn publié dans le journal Libération du 20 juin 2000 et qui a pour sujet "le périple des migrants chinois vers l'Europe".

Nous apprenons dans cet article qu'en 1999 "plus de 9000 clandestins ont été stoppés par les autorités chinoises". Anne Loussouarn, après avoir donné ce chiffre, aborde la question du trafic d'âmes généré par le phénomène de la migration clandestine. Elle évoque alors les "têtes de serpents", "surnom chinois des passeurs d'hommes souvent liés aux triades (mafias locales)" et donnant le chiffre de 800 arrestations fait remarquer qu'il ne s'agit "probablement que de la partie visible".
La suite de l'article rappelle que cette émigration chinoise profite aux intérêts des "ateliers clandestins de New-York, Londres ou Paris", la société libérale fonctionnant sur la grande hypocrisie du "travail au noir", du travail clandestin, non déclaré, les pouvoirs publics faisant semblant de s'offusquer d'une situation qui de toute façon perdure puisqu'elle profite à tant de citoyens de notre respectable et vieille Europe.
Cependant, Anne Loussouarn rappelle que "la délivrance de visas par les pays occidentaux reste très difficile".
D'où trafic et magouilles sur le dos des migrants qui, obligés de passer par "des réseaux organisés", sont tout simplement rackettés (cf "Un passage coûte entre 6000 et 500 000 yuans, entre 800 et 66 000 euros.").
Enfin, les dernières lignes de l'article précisent que les conditions de ces voyages sont souvent "cauchemardesques", les émigrants "passant quelquefois plusieurs semaines dans des conteneurs prévus pour l'acheminement de marchandises, certains n'y survivant pas".

Le dernier document figurant sur ces deux pages peut être considéré comme obsolète puisqu'il est consacré au centre maintenant fermé de la Croix-Rouge de Sangatte, près de Calais.Néanmoins, le problème reste entier et les candidats au départ pour l'Angleterre sont toujours aussi nombreux mais, au lieu d'être concentrés dans un lieu unique, il semble qu'ils soient disséminés dans différents centres d'accueil du Nord/Pas-de-Calais.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 septembre 2005

Partager cet article
Repost0

commentaires

Recherche