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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 17:16
ONTOLOGIE DU CINOCHE

Pascal Bonitzer écrivit dans une autre vie et dans Le Regard et la Voix (édition de poche 10/18, page 145) :

"Ce viol du réel qui passionnait tant André Bazin - qui y voyait le pouvoir ontologique du cinéma- n'est pas seulement une opération érotique, il reflète la violence d'un pouvoir, d'un pouvoir de classe qui ne s'avoue pas." (Pascal Bonitzer)

Foutredieu ! comme dirait le conclave.
Pour parodier Cocteau : le cinéma est un "mensonge qui dit toujours la vérité."
Toujours comme une "machine infernale".
Le cinéma est ontologique. L'image concerne l'être.
Cet être au monde particulier : l'apparaître.
Le cinéma, c'est la réalisation de scènes extraordinaires entiérement mimées, donc vraisemblables mais aussi illusoires et précises que des photographies.
D'où la puissance des films fantastiques.
D'où la puissance des films de Dario Argento comme le très esthètique Suspiria ou le très baroque Fantôme de l'Opéra.
D'où cette impression d'ennuyeuse pluie, de bricolage idéologique qui suinte de la plupart des films à thèse.
Les films à thèse partent d'un postulat effrayant : l'homme social est intéressant.
Le terme réalisateur est parlant : il s'agit de rendre réel, "réaliser", des situations imaginaires, fantasmatiques.
Le cinéma, comme le présent de narration, actualise le récit.
L'amateur de fictions n'est plus devant le compte-rendu romanesque, le "procés-verbal",
mais dans l'éternel présent du spectacle, la fascination de l'oracle.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le18 avril 2005

 

 

 

 

 

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