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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 10:53

LANCELOT FÉTICHISTE CAPILLAIRE
Note sur Le Chevalier de la Charrette, Chrétien de Troyes, Le Livre de Poche, Lettres Gothiques, édition critique de Charles Méla, 1992, vers 1460 à 1469.

Lancelot amoureux retire les cheveux d'un peigne ayant appartenu à Guenièvre, la femme du roi Arthur.

Ja mes oel d'ome ne verront
Nule chose tant enorer,
Qu'il les comance a aorer,
Et bien .C.M. foiz les toche
Et a ses ialz et a sa boche
Et a son front et a sa face,
N'est joie nule qu'il n'an face,
Molt s'an fet liez, molt s'an fet riche,
An son saing pres del cuer les fiche
Entre sa chemise et sa char.

Charles Méla traduit ainsi : "Jamais personne ne verra de ses yeux accorder tant d'honneur à une chose, car il leur voue une adoration. Bien cent mille fois il les porte et à ses yeux et à sa bouche et à son front et à son visage ! Il en tire toutes les joies : en eux son bonheur, en eux sa richesse ! Il les serre sur sa poitrine, près du coeur, entre sa chemise et sa peau." (op. cit. p.141).

Voilà donc le chevalier Lancelot pris de fétichisme capillaire ! Et pour quelque chose de pas si ragoûtant que cela : des cheveux laissés sur un peigne ! Autrement dit, des dépouilles !
Ces cheveux constituent la métonymie de Guenièvre. La métonymie, en prenant la partie pour le tout, est donc une figure emblématique et fétichiste.
La plus forte, la plus âpre, la plus obscène des métonymies est celle du "sang" ; il y a un fétichisme du sang comme il y a un fétichisme de l'objet à l'être aimé ou un fétichisme de la petite culotte.

                 Patrice Houzeau
                 Hondeghem, le 17 septembre 2005

Commentaires

Perceval

LE passage de PErceval "ravi" avec l'oie sauvage qui tombe sur la neige, s'envole de nouveau et laisse quelques goutes de sang est gratiné, lui aussi...

Posté par mwamaim, 24 septembre 2005 à 15:01

sexe ogival

Il y a aussi la Vie de sainte Marie l'Egyptienne qui allait dans le désert seulement vêtue de ses cheveux "sauf quand il y avait du vent". Edition Dembovski, je en sais plus d'après que ms. Il y a aussi, dans ce texte, un épisode curieux: Marie, encore putain, tente d'exciter les hommes d'un bateau de pélerins pour la terre sainte. MAis le Diable envoie une tempête... les hommes ont peur et ne sont pas coopératifs sexuellement. alors, MArie " fesist son delit en habandon". JE crois que c'est le premier énoncé de masturbation féminine de la littérature française...

Posté par mwamaim, 24 septembre 2005 à 16:58

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