Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 15:30

NOTES SUR ANDROMAQUE DE RACINE (1667)
Acte I, Scène 1 (Oreste, Pylade)

Le texte de Jean Racine figure en caractères gras.

ORESTE
Oui, puisque je retrouve un ami si fidèle,
Ma fortune va prendre une face nouvelle ;
Et déjà son courroux semble s'être adouci,
Depuis qu'elle a pris soin de nous rejoindre ici.
Qui l'eût dit, qu'un rivage à mes voeux si funeste
Présenterait d'abord Pylade aux yeux d'Oreste ?
Qu'après plus de six mois que je t'avais perdu,
A la cour de Pyrrhus tu me serais rendu ?

PYLADE
J'en rends grâces au ciel, qui m'arrêtant sans cesse
Semblait m'avoir fermé le chemin de la Grèce,
Depuis le jour fatal que la fureur des eaux
Presque aux yeux de l'Epire écarta nos vaisseaux.
Combien dans cet exil ai-je souffert d'alarmes !
Combien à vos malheurs ai-je donné de larmes,
Craignant toujours pour vous quelque nouveau danger
Que ma triste amitié ne pouvait partager !
Surtout je redoutais cette mélancolie
Où j'ai vu si longtemps votre âme ensevelie.

Pylade s'adresse à son ami Oreste, celui qui revient. Il nous présente un homme sujet à la mélancolie, cette affection fort utile aux affaires de la fiction tant elle nous sert, la lunatique mélancolie, à expliquer des comportements dont l'apparaître est des plus étranges.

Je craignais que le ciel, par un cruel secours,
Ne vous offrît la mort que vous cherchiez toujours.
Mais je vous vois, Seigneur ; et si j'ose le dire,
Un destin plus heureux vous conduit en Epire :
Le pompeux appareil qui suit ici vos pas
N'est point d'un malheureux qui cherche le trépas.

ORESTE
Hélas ! qui peut savoir le destin qui m'amène ?
L'amour me fait chercher ici une inhumaine.
Mais qui sait ce qu'il doit ordonner de mon sort,
Et si je viens chercher ou la vie ou la mort ?

Autrement dit, Oreste s'en remet au destin qui préside aussi aux amours humaines. Le mot "inhumaine" est significatif : l'issue de cette quête relève déjà du tragique et ce n'est guère en vainqueur qu'Oreste se présente en son royaume, ce palais appelé à la hantise.

Ce qui ne contente guère Pylade qui montre sa surprise et sa déception sans doute de l'illusion amoureuse dans laquelle semble se complaire son étrange ami :

PYLADE
Quoi ? votre âme à l'amour asservie
Se repose sur lui du soin de votre vie ?

    - S'en remettre au destin, quelle étourderie ! -

Par quel charme, oubliant tant de tourments soufferts,
Pouvez-vous consentir à rentrer dans ses fers ?

   - Racine, c'est de la musique : "tant de tourments soufferts / consentir à rentrer dans ses fers" : après trois premières syllabes qui résonnent comme timbales d'orchestre ("Par quel charme / Pouvez-vous"), la batterie des t et les cymbales frappées des f retentissent dans l'espace formidable du palais de Pyrrhus.

Pensez-vous qu'Hermione à Sparte inexorable,
Vous prépare en Epire un sort plus favorable ?
Honteux d'avoir poussé tant de voeux superflus,
Vous l'abhorriez ; enfin vous ne m'en parliez plus.
Vous me trompiez, Seigneur.

    - Ah ça, on ne pourra pas dire qu'il n'aura pas été mis en garde ! et au tonnerre des t, à la foudre persistante des f (cf "favorable", "superflus") s'ajoute la palpitation des p : "Par quel charme", "pouvez-vous", "pensez-vous", "Sparte", "vous prépare en Epire", "honteux d'avoir poussé tant de voeux superflus", "enfin vous ne m'en parliez plus", "vous me trompiez".

Bref, à Sparte, ce n'était déjà pas de la tarte et en Epire, ce sera pire.
On pourra noter que l'acteur pour interpréter ces vers se devra d'être prudent et d'observer une distance assez respectable d'avec son camarade, sinon gare aux postillons dits "postillons raciniens".

Suit une longue tirade d'Oreste (du vers 37 au vers 104) dans laquelle Oreste présente ce qu'il fut :

ORESTE
                                       Je me trompais moi-même.
Ami, n'accable point un malheureux qui t'aime
.

    - Oreste, c'est Caliméro !

T'ai-je jamais caché mon coeur et mes désirs ?

   - C'est bien ça le problème ! les Méditerranéens parlent trop, c'est bien connu ! C'est pour ça que la mafia a dû inventer "l'omerta" (la loi du silence) et la condamnation à mort pour les bavards ! A moins d'une peine de mort, il y a pas moyen de les faire taire, j'vous dis !

Tu vis naître ma flamme et mes premiers soupirs.
Enfin, quand Ménélas disposa de sa fille
En faveur de Pyrrhus, vengeur de sa famille,
Tu vis mon désespoir ; et tu m'as vu depuis
Traîner de mers en mers ma chaîne et mes ennuis.

Le dernier de ces quatre vers me semble admirable : il n'est point si beau, mais si expressif avec ce rythme binaire qui traîne sur la longueur des syllabes tant il est vrai que notre langue a su - hélas ! - oublier la quantité des syllabes au profit d'un français efficace tout propre, semble-t-il, à se faire comprendre des sauvages, sauvageons et gens de peu de langue que notre système hautement productif fabrique à grands renforts de mesures gouvernementales.

    - Fichtre ! Houzeau, vous écrivez comme un petit marquis de l'extrême-droite qui aurait avalé un linguiste pour son petit déjeuner.
     - Ce n'est que posture, frime et provocation rigolote, superflue, outrecuidante ; c'est que je suis pratiquement à jeun, n'ayant bu aujourd'hui ni vin de Saint-Esthèphe ni dévoré de pot-au-feu tandis que les cuistres éducationnels s'invitent au restaurant sur le dos des contribuables et sous les prétextes les plus républicains ! Je parle donc pour quelques heures la langue des oiseaux, et tant pis si c'est celle des francs corbeaux puisqu'en dépit des pseudonymes internautiques, je signe de mon nom ce que bien d'autres ne pourraient même écrire !
Tantôt je m'écoeurerai d'une boîte de sardines à l'huile et d'un peu de gâteau de riz industriel et la magie aura disparu. Je pourrai sans doute alors me consacrer à la rédaction de poèmes édifiants et d'articles plus ou moins stupides pour quelque feuille de chou socialiste ou quelque papier glacé libéral.

Je te vis à regret
, en cet état funeste,
Prêt à suivre partout le déplorable Oreste,
Toujours de ma fureur interrompre le cours,
Et de moi-même enfin me sauver tous les jours.

Autrement dit, Oreste rend hommage à l'amitié de Pylade si déçu de voir encore Oreste guidé par ses passions.

Du reste, amoureux d'Hermione, l'"accordée avec Pyrrhus" selon les termes mêmes de la disdacalie initiale; Oreste en désespoir de cause, tenta d'oublier l'objet de ses tourments :

Mais quand je me souvins que parmi tant d'alarmes
Hermione à Pyrrhus prodiguait tous ses charmes,
Tu sais de quel courroux mon coeur alors épris
Voulut en l'oubliant punir tous ses mépris.

    - A mon avis, Hermione s'en fiche comme de l'an quarante, mais il est vrai que l'on se console comme on peut. Ah là là, Oreste, c'est un peu puéril comme vision des choses, ça, non ?

Je fis croire et je crus ma victoire certaine ;
Je pris tous mes transports pour des transports de haine ;
Détestant ses rigueurs, rabaissant ses attraits,
Je défiais ses yeux de me troubler jamais.

On notera dans ces quatre vers l'affirmation de la volonté de l'amoureux transi qui tente de retrouver quelque empire sur lui-même ; la répétition du pronom "je" exprime cette volonté (4 occurences).

D'ailleurs, pour mieux oublier la trop belle Hermione, - elle est quand même la fille d'Hélène ! -, Oreste se plonge dans les affaires guerrières, rien de tel que d'aller massacrer ses semblables si l'on veut oublier une femme, tous les légionnaires vous le diront :

En ce calme trompeur j'arrivai dans la Grèce ;
Et je trouvai d'abord ses princes rassemblés,
Qu'un péril assez grand semblait avoir troublés.
J'y courus. Je pensai que la guerre et la gloire
De soins plus importants rempliraient ma mémoire ;
Que mes sens reprenant leur première vigueur,
L'amour achéverait de sortir de mon coeur.

   
Voilà certes des mots qui nous laissent songeur :
    "J'y courus. Je pensai que la guerre et la gloire,
    Les ennemis viandés et leurs filles violées,
    Leurs enfants égorgés et leurs maisons brûlées
    De soins plus importants rempliraient ma mémoire."

On sait qu'en ce temps-là les guerriers étaient de grands seigneurs prenant à l'envi ce qui les payait des longs voyages loin de leurs palais, de leurs chiens et de leurs servantes. Heureusement, les temps ont bien changé ; tous les légionnaires vous le diront.

Bref, revenant en Grèce, - car qu'est-ce qu'Oreste sinon un revenant ? -, notre prince apprend que Pyrrhus, eh bien, s'est fait protecteur de la veuve et de l'orphelin :

Mais admire avec moi le sort dont la poursuite
Me fait courir alors au piège que j'évite.

Ce sort, ce sont les manoeuvres du destin et cela s'appelle aussi l'inconscient.

J'entends de tous côtés qu'on menace Pyrrhus ;
Toute la Grèce éclate en murmures confus ;
On se plaint qu'oubliant son sang et sa promesse
Il élève en sa cour l'ennemi de la Grèce,
Astyanax, d'Hector jeune et malheureux fils,
Reste de tant de rois sous Troie ensevelis.
J'apprends que pour ravir son enfance au supplice,
Andromaque trompa l'ingénieux Ulysse,
Tandis qu'un autre enfant, arraché de ses bras,
Sous le nom de son fils fut conduit au trépas.

Ce que femme veut...

Et d'ailleurs même que :

On dit que peu sensible aux charmes d'Hermione,

    - Il est quand même bien difficile, le Pyrrhus, là...

Mon rival porte ailleurs son coeur et sa couronne ;

Ménélas, c'est le papa d'Hermione,

Ménélas, sans le croire, en paraît affligé,
Et se plaint d'un hymen si longtemps négligé.
Parmi les déplaisirs où son âme se noie,
Il s'élève en la mienne une secrète joie :

   
- Ah ! le sournois...

Je triomphe, et pourtant je me flatte d'abord
Que la seule vengeance excite ce transport.
Mais l'ingrate en mon coeur reprit bientôt sa place :
De mes feux mal éteints je reconnus la trace ;
Je sentis que ma haine allait finir son cours,
Ou plutôt je sentis que je l'aimais toujours.

Je me souviens que mon bon maître de littérature du Lycée Condorcet de Lens nous rappelait souvent : "On peut dire du vers de Racine qu'il rase la prose" (il me semble qu'il s'agit là d'une citation de François Mauriac) et qu'ainsi, avec une grande économie de moyens, le poète avait l'art d'exprimer les passions humaines avec simplicité et élégance.
En effet, des vers comme ceux-ci :

Mais l'ingrate en mon coeur reprit bientôt sa place :
De mes feux mal éteints je reconnus la trace ;
Je sentis que ma haine allait finir son cours,
Ou plutôt je sentis que je l'aimais toujours.

séduisent par leur sobriété et le dernier alexandrin cité ici semble avoir été écrit tout à l'heure et pourait se trouver sans excès d'imagination dans un poème de Louis Aragon ou une chanson de Gilles Vigneault.

On apprend aussi par cette tirade qu'Oreste est en mission, en service commandé :

On m'envoie à Pyrrhus : j'entreprends ce voyage.
Je viens voir si l'on peut arracher de ses bras
Cet enfant dont la vie alarme tant d'Etats :

suit un aveu, un cri du coeur, une naïveté amoureuse :

Heureux si je pouvais, dans l'ardeur qui me presse,
Au lieu d'Astyanax lui ravir ma princesse !

Oreste parfois comme un adolescent. Ah ! ce point s'exclamation après "ma princesse" et ce possessif aussi prêtent à  sourire. Aussi n'est-il jamais qu'un grand jeune homme qui sait manier les armes et que la vue du sang n'effraie pas ; pour le reste, c'est une poupée racinienne.

Toujours est-il qu'il est bien remonté, le grand jeune homme :

Car enfin n'attends point que mes feux redoublés
Des périls les plus grands puissent être troublés.
Puisqu'après tant d'efforts ma résistance est vaine.

    -"Le coeur a ses raisons..."

Je me livre en aveugle au destin qui m'entraîne.

C'est le cas de le dire qu'il se jette dans la gueule du loup ; "se livrer en aveugle", s'en remettre au destin c'est accepter l'affrontement avec ce qui le hante : la figure d'Hermione, et c'est commencer une partie qui risque d'être perdue d'avance ; c'est d'ailleurs ce que font tous les héros de tragédie.
Et c'est peut-être ce que nous faisons tous : croyant agir en connaissance de cause, nous ne faisons pourtant que nous livrer, aveugles de nous-mêmes, à un destin dont le rôle est, de toute façon,  de nous mener à la mort. On pourra l'appeler "prédestination" protestante ou "inconscient".

J'aime : je viens chercher Hermione en ces lieux,
La fléchir, l'enlever, ou mourir à ses yeux.
Toi qui connais Pyrrhus, que penses-tu qu'il fasse ?
Dans sa cour, dans son coeur, dis-moi ce qui se passe.
Mon Hermione encor le tient-elle asservi ?
Me rendra-t-il, Pylade, un bien qu'il m'a ravi ?

Pylade aussitôt lui apprend qu'effectivement, c'est pas gagné :


Je vous abuserais si j'osais vous promettre
Qu'entre vos mains, Seigneur, il voulût la remettre ;

   
- Pyrrhus n'est pas partageur ! D'autant plus qu'il est amoureux de la veuve d'Hector, la superbe Andromaque.

Non que de sa conquête il paraisse flatté ;
Pour la veuve d'Hector ses feux ont éclaté :
Il l'aime. Mais enfin cette veuve inhumaine

    - Elle aussi ! Décidèment, les femmes en ce palais sont bien cruelles...

N'a payé jusqu'ici son amour que de haine ;

    - Bin, c'est quand même normal, il a quand même un peu saccagé la ville de Troie, le "roux flamboyant" (c'est là  la signification du nom de "Pyrrhus", sinon il s'appelle Néoptolème, ce qui est carrément moins sexy.).

Et chaque jour encore on le voit tout tenter
Pour fléchir sa captive, ou pour l'épouvanter.
De son fils, qu'il lui cache, il menace la tête,
Et fait couler des pleurs qu'aussitôt il arrête.

    - Sadisme ? torture mentale ?
    - Toutefois, quand ça ne va pas avec l'une, il retourne avec l'autre mais :

Hermione elle-même a vu plus de cent fois
Cet amant irrité revenir sous ses lois,
Et de ses voeux troublés lui rapportant l'hommage,
Soupirer à ses pieds moins d'amour que de rage.

    - Faute de grives, on s'achète des frites ! ce n'est que trop connu !

Les quatre vers suivants, comme souvent chez Racine, sont d'une grande et belle simplicité :

Ainsi n'attendez point que l'on puisse aujourd'hui
Vous répondre d'un coeur si peu maître de lui :
Il peut, Seigneur, il peut, dans ce désordre extrême
Epouser ce qu'il hait, et punir ce qu'il aime.

Le parrallélisme de ce dernier vers nous renseigne : rien à attendre donc de Pyrrhus qui tourne maboule de bander en vain pour l'Andromaque. C'est d'ailleurs fort bien fait ! Une mère de famille ! Y en a, j'vous jure !

    - Fichtre ! Houzeau: vous usiez tantôt d'un style plus soutenu !

    - Certes, mais je commence à fatiguer, - heureusement, on arrive au bout de cette première scène -, et puis j'ai bu un peu de rhum, alors évidemment...

Dans les dernières répliques de la scène, nous apprenons par Pylade que la délaissée

Hermione, Seigneur, au moins en apparence,
Semble de son amant dédaigner l'inconstance,
Et croit que, trop heureux de fléchir sa rigueur,
Il la viendra presser de reprendre son coeur.

Pourtant, Pylade s'en fait le témoin :

Mais je l'ai vue enfin me confier ses larmes.
Elle pleure en secret le mépris de ses charmes.

Ah ce rythme ternaire aux rythmiques sanglots !
Si signifiants ici les sons vocaliques sur lesquels portent les accents ("pleure", "secret", "mépris", charmes") qui, par leur variété, traduisent l'étendue du désespoir d'Hermione qui d'ailleurs :

Toujours prête à partir et demeurant toujours,
Quelquefois, elle appelle Oreste à son secours.

Ouh là ! C'est-y pas qu'il jetterait de l'huile sur le feu, l'ami Pylade ?
En tout cas, il propose une solution à Oreste qui s'enflamme un peu vite :

ORESTE
Ah ! si je le croyais, j'irais bientôt, Pylade,
Me jeter...

PYLADE
                   Achevez, Seigneur, votre ambassade.
Vous attendez le Roi. Parlez, et lui montrez
Contre le fils d'Hector tous les Grecs conjurés.
Loin de leur accorder ce fils de sa maîtresse,
Leur haine ne fera qu'irriter sa tendresse.
Plus on les veut brouiller, plus on va les unir.
Pressez, demandez tout, pour ne rien obtenir.
Il vient.

Autrement dit, il s'agit pour Oreste de menacer Pyrrhus s'il ne se décide pas à livrer à la coalition des princes grecs Astyanax, le fils du héros troyen Hector et donc futur vengeur possible de la destruction de la ville.
Mais ce qu'Oreste espère, c'est que ces pressions seront si intolérables qu'elles produiront l'effet contraire et rapprocheront Pyrrhus d'Andromaque. Ainsi le parallélisme "plus on les veut brouiller, plus on va les unir" est-il expressif des véritables intentions de Pylade et d'Oreste et la syntaxe même de Pylade est intéressante : cf "plus on les veut" qui exprime l'incertitude de l'intrigue et "plus on va les" beaucoup plus direct et affirmatif.
En tout cas, c'est à cette solution que semble se ranger Oreste qui, en attendant Pyrrhus, envoie Pylade jouer les entremetteurs auprès d'Hermione :

              Hé bien ! va donc disposer la cruelle 
A revoir un amant qui ne vient que pour elle.

Ce qui nous donne à penser qu' Oreste est, ou très lucide, ou qu'il aime à  tendre lui-même le bâton avec lequel il va se faire frapper.

Patrice Houzeau
Rosendael, le 6 décembre 2005
Hondeghem, le 18 décembre 2005.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Recherche