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6 mai 2009 3 06 /05 /mai /2009 11:59

GRIS NOIR BLEU

Les tons froids se portent bien dans les romans où il est question de sang versé, et même de divertissement sacrificiel, et la phrase prend ce pouvoir d'évoquer en une poignée de signes l'extrait d'un nuancier imaginaire :

"C'était une femme d'un certain âge, entièrement grise, sauf ses vêtements qui étaient noirs et ses yeux qui étaient du bleu le plus bleu !" (Jean Giono, Un roi sans divertissement, folio, p.169)

L'exclamation exprime cette naïveté du narrateur qui vient de faire un effet. C'est que dans ce roman formidable, le narrateur souvent se montre sous le jour naïf des images d'autrefois, en-deçà de l'énigme, et cependant témoin privilégié, comme le lecteur de nouvelles rares.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 14 septembre 2008

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