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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 08:34

MAIS NOUS ESPERONS DE VIVRE

« Le présent n’est jamais notre fin. » (Pascal, Pensées, Vanité, 43).

Notre fin est un déjà.
La modernité est pleine de ces cadavres épouvantables des effarés de la modernité.
Le fait divers les a stoppés net, les a foudroyés dans sa lumière blanc clinique.
C’est que nous ne pouvons agir que pour être à venir, et non pour ce présent où nous ne sommes déjà plus.
Aussi agissons-nous avec prudence.
C’est la prudence qui dicte notre conduite en ce qu’elle nous permet de continuer à être à venir.
Vivre pour le seul présent, pour l’illusion de cueillir le jour, c’est s’abandonner aux affects, à l’effondrement de l’empire sur lui-même.

« Ainsi » ajoute Pascal, « nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux il est inévitable que nous ne le soyons jamais. »

On ne peut retrouver ce présent aboli par la naissance.
On ne peut que chercher la présence du ventre fécond.
Désespérer, c’est s’abandonner à la nostalgie de ce ventre.
Se battre, lutter, agir, c’est écarter les prétendants, les tuer au besoin.
Comme fit celui dont le nom fut Personne et qui défit par la ruse toutes les figures du désespoir.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 13 novembre 2009

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