SA CHUTE AU-DEDANS
« La pomme fruit de tous les regards
Poursuit sa chute au-dedans
Vers l’aube de sa chair
Parce qu’elle est le passage de la nuit »
(Alain Wexler, La Pomme, 4, Ecrit(s) du Nord n°13-14, octobre 2008, Editions Henry, p.85)
Le fruit est non seulement de l’arbre mais de l’œil.
Des non seulement, les êtres, attachés l’un à l’autre.
Se détachant.
Chutant.
Chutant des yeux fertiles.
Au-dedans, les chutes.
Puisque nous sommes pleins de chutes que nous chutons en nous-mêmes sans cesse et nous relevant.
Sans cesse.
A nos chutes font écho les chutes du réel.
Comme les pommes les hommes tombent, mûrissent, pourrissent, sont avalés par la terre.
Puis reviennent à l’arbre, à l’aube, à la chair.
Une fois achevée dans la nuit du sol cette longue macération qui nourrit les racines.
Alors chute la fée folle de la lumière croqueuse de pommes parmi les feuilles.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 18 octobre 2009