Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 04:28

LA BISE SE RUE

La bise se rue à travers
Les buissons tout noirs et tout verts
    (Paul Verlaine, Sagesse, 11)


La levée du vent, moi je l'attends toujours en été,
Bise qui fait swinguer les toiles d'araignées ; elles
Se tissent, les familières, entre les arbres de la
Rue ; les gens rentrent ; la pluie rapplique
A vive allure ; on se prend des baffes de vent à
Travers la face enfarinée par le retour au boulot,
Les factures, la rentrée littéraire, politique, celle des mômes ;
Buissons des vacances que l'on longeait en sifflotant,
Tout perdus que vous êtes maintenant, dans le puits à souvenirs,
Noirs comme les ombres qui font du Shakespeare dans les rues,
Et déjà regrettables quand on allume la télé :
Tout, partout, pète toujours un peu, des hommes
Verts et férocement armés, entre les déserts, s'assassinent.


Patrice Houzeau
Hondeghem, le 14 juillet 2006

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 04:27

TRAIN DE NUIT

Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit
        (Claude Roy, La Nuit)


L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable
        (Paul Verlaine)


C'est dans la grande nuit, - il s'en passe des choses -,
Un train file file file vers une ville,
Train bondé de voyageurs épatés d'être, - ou pas ! -,
Qui chante sur les rails sa berceuse électrique,
Va le long des champs et des chapelles perdues,
De la nuit venue de plus loin que la nuit à
L'ailleurs, ce mode étrange du présent,
A la nuit toujours plus loin, toujours plus autre,
L'ailleurs qui luit, un brin de paille dans l'étable.


Patrice Houzeau
Hondeghem, le 12 juillet 2006

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 04:26

ET MELCHIOR

Et, tandis que sa maîtresse était aux rosiers,
Melchior avala la moitié du chorizo,
Avala ce qu'avait laissé Patrice Houzeau ;
Le toutou n'en fit que quelques bouchées piquantes,
Tentant était-il tant, tout frais du charcutier ! :
Chorizo, saucisson doux, comme tu me manques !


Patrice Houzeau
Hondeghem, le 11 juillet 2006


Post-Scriptum
: De même que les Romantiques affirmèrent que "Le Laid, c'est le Beau !", nous n'hésiterons pas à proclamer que le "Piquant, c'est le Doux" !

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 04:25

J’ETAIS SEUL

J’étais seul, habité par une multitude muette
    (Jean Tardieu, Aventure)


J’étais dans la lumière du seul, ce miroir,
Seul, avec les lointains passants d’autres légendes,
Habité par des dieux fureteurs et secrets,
Par des syllabes, des échos de voix perdues ;
Une chanson me vint qui portait ton prénom,
Multitude de jours passés à t’oublier,
Muette, tranquille et retournée au mystère.


Patrice Houzeau
Hondeghem, le 11 juillet 2006

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 03:34

CONDITION SOCIALE
Contrevers fataliste et néanmoins misanthrope

Les gens faut toujours qu'ils se voyent les
Gens qu'ils se sourient qu'ils se tripotent
Faut qu'ensemble ils mangent et qu'ça cause
Toujours tu supporteras les autres comme toi-même.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 11 juillet 2006

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 03:29

ON FRAPPE...

- On frappe… oh ! c’est quelqu’un…
                                                           Hélas ! oui, c’est un rat.
        (Tristan Corbière, Le Poète contumace, vers 145)

On se sent parfois tout gris de solitude et puis, parfois, on (1)
Frappe… Mince alors ! Kicéty-donc-queçapeut bien être ? (2)
Oh ! et si c’était la bonne copine avec une bouteille de vin ? (3)
C’est que ça vous manque ça, à quarante et des brouettes, (4)
Quelqu’un… quelqu’une qui n’a pas la corde au cou et qui
                                                            aime bien en boire un. (5)
Hélas ! vous ouvrez la porte sur l’inconnu qui s’agite et (6)
Oui, vous devez vous rendre à l’évidence (7)
C’est un petit être qui file comme vous (8)
Un mammifère urbain, un (10)
Rat. (12)

Notes

(1) Vous remarquerez que ce vers commence par l’anonyme « on » et finit par l’indéfini « on ». Cela, n’est-ce pas, en dit long sur la solitude du versificateur de fond.
(2) On comprend que le narrateur est bien solitaire pour se parler ainsi à lui-même en se posant des questions idiotes.
(3) Un trop plein de solitude vide les bouteilles, tous les barmans vous le diront.
(4) En général, à cet âge-là, on a déjà fait son choix, ou on a épousé la bonne copine ou on est sur la voie de la cirrhose. Ceux qui tentent les deux se précipitent vers l’abîme. Tous les avocats vous le diront.
(5) ... de coup ! bien sûr ! j’ose espérer que vous aviez compris au premier coup d’œil.
(6) Eh non, ce n’est pas la bonne copine, ce n’est pas non plus le facteur puisque c’est "l’inconnu qui s'agite", mystérieux et insondable comme Bela Lugosi, (si vous savez pas qui c'est, courez acheter le formidable Ed Wood de Tim Burton !).
(7) Bar-tabac de l’Evidence, café philo avec de vrais morceaux d’intellectuels de gauche dedans, Boulevard de la Nausée, au croisement de l’Etre et du Néant, 11011 Hagitay-les-Cocotiers.
(8) Nous ne faisons que filer le mauvais coton de nos maladies ignorées. (9)
(9) C’est beau et ça ne veut rien dire ! Du grand art, quoi !
(10) Pourquoi les villes deviennent-elles de plus en plus grandes, mégalopoles aux yeux de pieuvre ? (11) C’est que, je vais vous révéler un secret : les cités humaines ne sont rien d’autres que des réserves de mammifères dans lesquelles des extra-terrestres anthropophages s’apprêtent à puiser.
(11) Vous remarquerez avec quelle habileté je renouvelle le cliché « mégalopoles tentaculaires ».
(12) Cette chute du vers n’est pas sans faire penser à l’excellente chanson de Pierre Mac Orlan, La Fille de Londres, qui commence ainsi : « Un rat est venu dans ma chambre ».

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 11 juillet 2006

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 03:29

IL Y A

Il y a dans mon coeur des pluies de riens, des vers.
Y vont des yeux noirs ou verts, des seins noirs ou blancs ;
A-t-il quand même un sens, ce temps sans fin qui tue ?

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 8 juillet 2006

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 03:09

AUTO ELEGIE CYNIQUE AUSSI

Quand Houzeau sera dans la grande nuit des os,
Houzeau, les chiens aboieront au-dessus de lui qui
Sera ricanant chanteur comme d'hab très faux
Dans le skeleton combo blues et très faux (1) au piano
La chanson à Laforgue, à Corbière, il jouera dans la
Grande nuit ; les gens diront : "Vivant, il était déjà pas marrant, la
Nuit éternelle ne l'a pas arrangé et c'est
Des c'est des mauvaises blagues qu'il nous laisse y a comme un
Os dans ses poèmes, - un os, un truc qui passe pas." (2)


(1) Comme d'hab.
(2) Je n'ai rien à ajouter.


Patrice Houzeau
Hondeghem, le 6 juillet 2006


Commentaires

On cognera nos verres
Remplis ras bord d'ouzo
En mémoire d'Houzeau
Qui goberge les vers.

Posté par L.S., 08 juillet 2006 à 08:36
Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 03:07

IL NE FAUT

"Il ne faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages" (titre d'un film de Michel Audiard)


Il pleut tant pis tant mieux il pleut des si des yeux
Ne croyez que ce que vous prouvez : la pluie qu'il
Faut pour mouiller l'été - tabac trop sec - ennui
Pas pensable au soleil - quand on n'a pas d'sous faut
Prendre un bon bouquin plonger dans la pluie des mots
Les calmes orages font foudre de tout verbe
Enfants de septembre vous avez tête lourde
Du beau discours des professeurs tandis que le
Bon Dieu multiplie aveugles et martyrs oh
Dieu Bon Dieu de la pluie qui lave le sang Dieu
Pour tous Dieu citoyen Que ne descends-tu vif
Des lianes de la pluie pour manger avec nous
Canards et pommes de terre sautées Bien que
Sauvages très moqueurs nous en serions heureux,


Tu peux me croire.


Patrice Houzeau
Hondeghem, le 5 juillet 2006

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 03:06

LA NUIT OU JE MOURUS
Contrevers d'auto-épitaphe


La balance des heures plaide contre moi
Nuit ô nuit tu me fais les yeux doux de la belle
Où je vais personne sans doute pour m'attendre
Je serai comme d'hab' seul avec quelques chiens
Mourus mourus min fiu quand donc fus-tu mourus ?


Patrice Houzeau
Hondeghem, le 1er juillet 2006

Partager cet article
Repost0

Recherche