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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 10:13

NOTES SUR LE VENEZUELA

Au Venezuela, ainsi qu'il est dit et montré dans l'émission Planète insolite diffusée quelque part sur la Télévision Par Satellite (TPS) et que je viens de voir ce samedi 9 février 2002, au Venezuela donc, il est une ville du nom de Mérida qui est une vieille cité.
Une ancienne cité à la nature proche.

De là, le narrateur part "crapahuter" dit-il, dans les sommets.
Crapahuter à la rencontre de l'immense figure, la silhouette de la Madone des grimpeurs.
On y trouve aussi, dans les sommets, le Pic Bolivar, le plus haut sommet du Venezuela, 5002 mètres.

Mérida est, dit-on, une ville festive.
Une ville universitaire où s'agitent, vivent et étudient quarante-sept-mille étudiants.
On y boit une boisson mixée à base de fruits, d'oeufs, d'oeufs de poisson et d'yeux de boeuf que l'on tranche et d'où s'écoule un liquide translucide d'abord, opaque ensuite.
Je suppose qu'il s'agit de ne pas trop penser à ce que l'on boit et se laisser aller à l'alchimie du goût.
A Mérida, on trouve aussi, chez le plus grand glacier de la ville, plus de 750 différents parfums.
Le carburant n'y coûtant quasiment rien, les tickets de bus sont donc très bon marché.
Bon marché aussi bon nombre d'hôtels, la jeunesse "méridienne" (néologisme-je?) attirant la jeunesse voyageuse, randonneuse, aventureuse, amoureuse peut-être de ces filles si attentives à leur apparence.

Ailleurs, au Venezuela, travaillent très durement des cow-boys moustachus et bien rasés, costauds et affables apparemment, -en tout cas devant les caméras-, légendaires puisque leurs ancêtres ont combattu les Espagnols.
Leurs chambres d'hôte sont assez chères. Les lits spacieux.
Le travail des cow-boys débute avant l'aube.
A cinq heures semble-t-il.

C'est accompagné de cavaliers que le narrateur va vers les lacs hantés d'anacondas pesant leur pesant de grizzli, pouvant atteindre les dix mètres de long, capables de digérer un être humain en l'ayant, au préalable, étouffé.
Là y travaille un jeune bestiologue, un avisé zoologue, qui ne craint pas, avec les cow-boys, de dénicher l'anaconda, de l'ôter du lac, de le commenter puis de le laisser filer dans de longues ondulations d'eau.
Par ailleurs, on y pêche des poissons à gueule de préhistoire : les dévorants piranhas qui eux-mêmes peuvent servir de repas.

Plus haut, vers le Nord, on fume le cigare pour invoquer les "Esprits de la Montagne".
Les bougies et les tambours, les fumées et les cigares peuplent les lieux saints où l'on soigne, où l'on prie, où l'on tombe en transe.
On y amène des charbons ardents.
Le narrateur songe alors aux danses du feu.
C'est là le culte de Maria Leanza.
Maria Leanza dont on trouve la statuette dans les magasins des villes.
En compagnie d'autres statuettes d'ailleurs : indien, médecin des pauvres vêtu d'un costume blanc, esclave noir de la colonisation espagnole, jeune fille aux seins nus.

Bien sûr, le narrateur rejoint la capitale, Caracas.
Caracas où s'agite, vit et travaille un quart de la population du pays.
Dans les années 20 du vingtième siècle, on a découvert du pétrole au Venezuela.
Caracas aux longs serpents de voitures.
Caracas à l'insécurité rampante.
Caracas où les femmes accordent tant d'importance à leur apparence que celle-ci tend à devenir un apparaître : une présence esthétique au monde.
La beauté et le pétrole.
Miss Monde, Miss Univers : le Venezuela est un pays de miss.
Les écoles de mannequins, de modèles, y fleurissent, formant de toutes jeunes filles à l'hypothèse du miroir : devenir Miss Monde, aux bonnes manières d'être au monde, ou, en tout cas, d'y faire belle figure.

Puis le narrateur quitta Caracas et alla à Los Roques, un archipel au large de la côte Nord, dans la mer des Caraïbes.
On y pêche et y déguste la langouste.

Dans le Sud, c'est Uruyèn.
On y joue au football.
Entre les mesas qui sont des montagnes à sommet plat, s'étend la "Grande Savane", comme un "Monde perdu" que Conan Doyle peupla de préhistoriques bestiaux.

Le narrateur ensuite, dans la région de Caramata, embarque sur un fleuve dans la jungle, un fleuve frappé d'averses quotidiennes, verticales, qui peuvent durer jusqu'à deux plombes.

Sur le fleuve, il faut trois jours pour atteindre les chutes Angel.
Les chutes Angel se situent dans des montagnes appelées la "Demeure des Esprits" qui déroulent leur magie et leurs brumes sur un immense territoire.
Et le fleuve s'agite, dans les rapides, sous les canoës et les bateaux à moteur, entre les rives hérissées de hautes herbes et de grandes pierres.
Les chutes Angel sont ainsi appelées en mémoire d'un chercheur d'or américain, Jimmy Angel, qui, en 1937, s'est posé au sommet de la montagne et n'a pu redécoller.
A sa mort, son épouse a dispersé ses cendres dans le vertige de ces chutes, plus de seize fois la hauteur du Niagara, la plus longue chevelure tombante d'eau sur les épaules de roche, sur les épaule de pierre, sur les épaules de la terre.
Ainsi finit le documentaire.

                                             Patrice HOUZEAU
                                             Hondeghem, le 15 mai 2005.
 

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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 23:38

Dans la nuit hurlée la lune qui flambe
Dans un grand affolement de girafes
Prenez donc encore des frites et de la viande
C'est goûteux sais-tu la carbonade flamande

         Patrice Houzeau
         Hondeghem, le 18 mai 2005

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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 22:58

GASPARD

Ce n'était pas un nain, mais vu qu'il était pas bien grand non plus, nous moqueurs, on faisait comme...
Sûr qu'il était venu, tout calme et bien orphelin, avec ses yeux lourds de crapaud, de nain dormeur, vers les embrouilles des grandes villes, les complications modernes, et vu qu'on le trouvait pas fufute, le gazier, on s'en payait de bonnes tranches de foutage de gueule, pour parler comme les élèves des sections littéraires.

Tout gnome qu'il était, il avait des pulsions, le bougre, des envies de chair fraîche, de roucoulades sous la nuit bleue des gares, de baisades, de salaceries et d'amoureuses flammes... Mais c'était pas gagné... Et mis à part les arpenteuses en pantalon moulant, les yeux mauves et les ongles rouges, on voyait pas bien comment il pouvait tirer son coup...Car il était pas beau, le laid gamin des campagnes perdues...

Après avoir grenouillé dans trente-six magouilles, avoit tâté du Poulaga Palace, s'être bien pris des mandales et des bouts ferrés au derche, un beau jour, nous constatâmes sa disparition...On s'attendait bien à le voir ressurgir dans la presse des matins blafards façon fait divers, très cadavéré, gonflé des noyades, décapité, découpé, morcelé, défiguré, égorgé, éventré, castré, coupé des choses de la vie, acidifié, carbonisé, puzzelifié, le nain tragique...On apprit qu'il était devenu mercenaire chez des apaches en uniforme, crapaud guerroyeur en Afrique, dans la jungle des luttes insensées, à expérimenter des armes folles sur des bipèdes innocents, à se canarder, à se viander, à se friter avec d'autres mercenaires aussi brûlés que lui de la boîte à fantasmes...

Enfin, même la camarde, pourtant si accueillante, n'avait pas voulu de lui, et il revint parmi les gens de la ville, un peu plus dingo, narvalo, idiot...Il abrita sa carcasse mitée de fièvres dans une bicoque tenue par une ex-vamp des peep-shows (qui avait réussi à chanter assez juste à la starac), vira alcoolo, puis bien atteint, tout vidé de sens, il finit par psychoter tout à fait dans une institution exprès pour...

Il y délira beaucoup, contant qu'il était fils de princesse, enlevé par des sbires, pour des histoires de fric énorme, puis, abandonné de tous, qu'il finit par être trucidé en 1833.
Bref, il était déjà mort.

                                         Patrice Houzeau                                         
                                        
Hondeghem, le 20 avril 2005


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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 22:50

"La Toilette d'Hélène"

Les fleurs d'encre d'Aubrey Beardsley.
Ainsi La Toilette d'Hélène (1895) : des lignes serrées et des spirales de points jaillissent des visages semblables aux masques d'une comédie rêvée, jaillissent des monstres querelleurs.
L'un tire les cheveux de l'autre, lui écrase la face d'un escarpin noir, serre le poing comme si ce poing allait s'abattre sur la face du nain à l'oreille pointue.

Des jeunes femmes aux yeux baissés.
Hélène a les seins nus et l'officiante le visage voilé.

Un nain bossu joue du violoncelle.
Une matrone victorienne - canne, fauteuil, obésité, chapeau à voile -, assiste au spectacle de cette toilette.

Les nains tapageurs au bas du dessin contrastent avec le calme du spectacle érotique dont nous surprenons l'instant.
L'officiante vêtue presqu'entiérement d'encre noire contraste avec la blancheur du corps d'Hélène.

L'édition Taschen de Gilles Néret (1998) nous apprend qu'Hélène est le nouveau nom qu'il (Beardsley) donne à Vénus.

 
Patrice HOUZEAU
 Hondeghem , le 20 avril 2005

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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 16:15

ELECTRIQUE AMBASSADE

Le ciel s'est renversé dans une flaque d'eau
Et la rue a l'air d'une reine désossée.
Le givre coud aux vitres de froides lingeries ;
On attend l'ambassade de la neige. La
Lune sirote de l'écume en effeuillant
Les étoiles. Je me dis des féeries en
Ecoutant des fables étranges, électriques,
Légendes tombées d'Amériques parallèles
Et j'entends qu'on a tranché les seins de la lune,
Que la bouche de l'enchanteur vomit du sang,
Que l'on vend les humains au kilo, que la nuit
Crève les yeux, coupe les langues, coud les lèvres,
Que n'étant que douleur, la féerie s'épuise
Comme une chauve-souris clouée sur la porte.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 janvier 2009

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