NOTES SUR LE VENEZUELA
Au Venezuela, ainsi qu'il est dit et montré dans l'émission Planète insolite diffusée quelque part sur la Télévision Par Satellite (TPS) et que je viens de voir ce samedi 9 février 2002, au Venezuela donc, il est une ville du nom de Mérida qui est une vieille cité.
Une ancienne cité à la nature proche.
De là, le narrateur part "crapahuter" dit-il, dans les sommets.
Crapahuter à la rencontre de l'immense figure, la silhouette de la Madone des grimpeurs.
On y trouve aussi, dans les sommets, le Pic Bolivar, le plus haut sommet du Venezuela, 5002 mètres.
Mérida est, dit-on, une ville festive.
Une ville universitaire où s'agitent, vivent et étudient quarante-sept-mille étudiants.
On y boit une boisson mixée à base de fruits, d'oeufs, d'oeufs de poisson et d'yeux de boeuf que l'on tranche et d'où s'écoule un liquide translucide d'abord, opaque ensuite.
Je suppose qu'il s'agit de ne pas trop penser à ce que l'on boit et se laisser aller à l'alchimie du goût.
A Mérida, on trouve aussi, chez le plus grand glacier de la ville, plus de 750 différents parfums.
Le carburant n'y coûtant quasiment rien, les tickets de bus sont donc très bon marché.
Bon marché aussi bon nombre d'hôtels, la jeunesse "méridienne" (néologisme-je?) attirant la jeunesse voyageuse, randonneuse, aventureuse, amoureuse peut-être de ces filles si attentives à leur apparence.
Ailleurs, au Venezuela, travaillent très durement des cow-boys moustachus et bien rasés, costauds et affables apparemment, -en tout cas devant les caméras-, légendaires puisque leurs ancêtres ont combattu les Espagnols.
Leurs chambres d'hôte sont assez chères. Les lits spacieux.
Le travail des cow-boys débute avant l'aube.
A cinq heures semble-t-il.
C'est accompagné de cavaliers que le narrateur va vers les lacs hantés d'anacondas pesant leur pesant de grizzli, pouvant atteindre les dix mètres de long, capables de digérer un être humain en l'ayant, au préalable, étouffé.
Là y travaille un jeune bestiologue, un avisé zoologue, qui ne craint pas, avec les cow-boys, de dénicher l'anaconda, de l'ôter du lac, de le commenter puis de le laisser filer dans de longues ondulations d'eau.
Par ailleurs, on y pêche des poissons à gueule de préhistoire : les dévorants piranhas qui eux-mêmes peuvent servir de repas.
Plus haut, vers le Nord, on fume le cigare pour invoquer les "Esprits de la Montagne".
Les bougies et les tambours, les fumées et les cigares peuplent les lieux saints où l'on soigne, où l'on prie, où l'on tombe en transe.
On y amène des charbons ardents.
Le narrateur songe alors aux danses du feu.
C'est là le culte de Maria Leanza.
Maria Leanza dont on trouve la statuette dans les magasins des villes.
En compagnie d'autres statuettes d'ailleurs : indien, médecin des pauvres vêtu d'un costume blanc, esclave noir de la colonisation espagnole, jeune fille aux seins nus.
Bien sûr, le narrateur rejoint la capitale, Caracas.
Caracas où s'agite, vit et travaille un quart de la population du pays.
Dans les années 20 du vingtième siècle, on a découvert du pétrole au Venezuela.
Caracas aux longs serpents de voitures.
Caracas à l'insécurité rampante.
Caracas où les femmes accordent tant d'importance à leur apparence que celle-ci tend à devenir un apparaître : une présence esthétique au monde.
La beauté et le pétrole.
Miss Monde, Miss Univers : le Venezuela est un pays de miss.
Les écoles de mannequins, de modèles, y fleurissent, formant de toutes jeunes filles à l'hypothèse du miroir : devenir Miss Monde, aux bonnes manières d'être au monde, ou, en tout cas, d'y faire belle figure.
Puis le narrateur quitta Caracas et alla à Los Roques, un archipel au large de la côte Nord, dans la mer des Caraïbes.
On y pêche et y déguste la langouste.
Dans le Sud, c'est Uruyèn.
On y joue au football.
Entre les mesas qui sont des montagnes à sommet plat, s'étend la "Grande Savane", comme un "Monde perdu" que Conan Doyle peupla de préhistoriques bestiaux.
Le narrateur ensuite, dans la région de Caramata, embarque sur un fleuve dans la jungle, un fleuve frappé d'averses quotidiennes, verticales, qui peuvent durer jusqu'à deux plombes.
Sur le fleuve, il faut trois jours pour atteindre les chutes Angel.
Les chutes Angel se situent dans des montagnes appelées la "Demeure des Esprits" qui déroulent leur magie et leurs brumes sur un immense territoire.
Et le fleuve s'agite, dans les rapides, sous les canoës et les bateaux à moteur, entre les rives hérissées de hautes herbes et de grandes pierres.
Les chutes Angel sont ainsi appelées en mémoire d'un chercheur d'or américain, Jimmy Angel, qui, en 1937, s'est posé au sommet de la montagne et n'a pu redécoller.
A sa mort, son épouse a dispersé ses cendres dans le vertige de ces chutes, plus de seize fois la hauteur du Niagara, la plus longue chevelure tombante d'eau sur les épaules de roche, sur les épaule de pierre, sur les épaules de la terre.
Ainsi finit le documentaire.
Patrice HOUZEAU
Hondeghem, le 15 mai 2005.