Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 06:48

BIPEDES PENDULES

« Sur le pilier de Diana Lodge, la maison voisine, toujours le chat roux qui avait fini sa toilette et, assis très droit, agitait légèrement  la queue en contemplant avec ce suprême dédain particulier aux chats et aux chameaux, les visages humains au-dessus de lui. » (Agatha Christie, Les Pendules, traduit par Th. Guasco).

Le titre Les Pendules inscrit
Le possible du roman dans une
Affaire des humains qu’il y a
Avec la durée le temps ce qui
Comme tout figure le possible
Et l’impossible et voilà dans
Un pli du récit ce détail une
Phrase à propos d’un chat qui
Avait fini sa toilette chat à
L’instant que l’emploi du mot
Toujours souligne inscription
D’une durée dans le récit une
Présence dans la page je veux
Dire une possibilité d’être à
Lire relire commenter aliment
D’une rêverie le chat saisi à
L’instant où il prend la pose
Semble-t-il dans la phrase et
Sur un pilier qui lui sert de
Poste d’observation peut-être
Et pas entièrement statue car
L’agitant légèrement sa queue
Ce qui signale quelque humeur
Morose mécontentement ou sans
Doute ce souverain mépris des
Chats pour ces autres masques
Les visages humains au-dessus
De lui qui passent c’est donc
Que l’auteur l’œil du chat il
Le saisit exprimant ce dédain
Du monde des visages horloges
Bavardes ô bipèdes pendules !

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 3 novembre 2009

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 10:19

SOUS LES DANSES

« Elle meurt à cause du silence et des ténèbres de ce palais, où les murs ont des yeux, où les salles de fêtes recèlent des trappes et des instruments de supplice. » (Michel de Ghelderode, Escurial)

La mort ah quel silence parfois
C’est de la mort à l’œuvre dans
Le vif qu’on meurt parfois dans
Le corps quelque couteau tourne
Comme un fœtus dans un bocal ou
Un visage ou un être monstrueux
Cultivé par quelque maniaque de
Laboratoire occulte c’est aussi
De silence qu’on meurt dans les
Ténèbres sarcophages des palais
Entre les murs tapissés de yeux
Peints derrière ces yeux il y a
D’autres yeux encore et dans ce
Palais on chuchote murmure dans
Les salles des fêtes où sous le
Pied de l’acteur ça grince sous
Les pieds des danseurs aussi ça
Grince toute une machinerie des
Trappes qui fait entendre toute
Une grinçante mécanique rouages
Et câbles et cordes et panoplie  
D’instruments de supplice qu’un
Orchestre tout entier avec tous
Ses cuivres ses cordes et toute
La ronde endiablée et rieuse de
Ses danses rythmées de timbales
Ne suffit pas à étouffer.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 2 novembre 2009

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 08:18

ÇA NE ME DEPLAISAIT PAS

« Ça ne me déplaisait pas de voir bouger quelque chose, ça me changeait de toutes ces existences immobiles qui me regardaient comme des yeux fixes. » (Jean-Paul Sartre, La Nausée)

Tout est dans le ça dans le tout ça
De la conscience vu que ça c’est un
Eclair qui soudain se trouve là une
Présence répandue dans le réel & le
Résumant ce réel et le proposant ce
Réel que constituent goût et dégoût
Plaisir et déplaisir et ça aussi ce
Ça ne me déplaisait pas ce regard à
La surface des choses dans l’œil et
Dans la conscience de l’œil surtout
Pas dans le quelque chose qui bouge
Et qui ne bouge pas qui est là tout
Autant qu’il n’y est pas n’existant
Que consciemment peuplé de yeux des
Yeux fixes de regards peints sur un
Tas d’existences immobiles d’ombres
Stagnantes sur la scène qui n’a pas
D’heure qui n’a plus d’heure et que
Le spectateur parce qu’il faut bien
Etre persister à être le spectateur
Le rend ce ça englobant toute durée
A l’humanité des rythmes.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 2 novembre 2009

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 06:09

DU SEUL DANS LE POSTICHE

« Etais-je bien réellement seul, dans ce jardin postiche ? L’ombre, qui m’avait abusé, ne venait-elle pas de se glisser à nouveau entre deux panneaux de verdure découpée ? Je m’avisai, soudain, de la présence de cette grande femme au sourire vide, que l’on m’avait dit être le Diable. » (Jean-Louis Bouquet, Les Filles de la Nuit)

Du seul dans le postiche mais
C’est que le faux fabriqué il
Est aussi et donc même désert
Il grouille des présences qui
Le firent ce décor ce lieu où
Je suis ensuite la lumière ça
Peut le peupler d’ombres donc
Hanté quasi qu’il est le lieu
Et il semble au narrateur que
Se glisse quelque chose comme
Une ombre entre deux panneaux
De verdure découpée comme une
Ombre vive et furtive l’ombre
Pour l’abuser d’ailleurs dans
Ce jardin postiche il y a une
Grande femme soudain présence
Qui lui saute aux yeux et son
Sourire le vide du sourire le
Désenchantement du sourire il
Lui saute aux yeux aussi même
Qu’on lui avait dit que cette
Grande femme est le Diable vu
Que le Diable c’est peut-être
Ça ce désenchantement du réel
Désillusion et déception face
A ce qui se révèle tout autre
Qu’on l’avait cru à ce qui se
Montre hostile ou indifférent
A ce que nous sommes à ce qui
Cogne et espère et alors l’on
Finit par penser que le Malin
A pour fonction de rappeler à
L’humain que tous ses efforts
Sont vains et illusoire ce en
Quoi il persiste cependant et
Qui constitue une vie d’homme

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 2 novembre 2009

Partager cet article
Repost0
31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 16:27

MAIS D’AUTRES QUI LES REPRESENTAIENT ETRANGEMENT

« Tout était transformé. Partout où mes yeux se tournaient, ils ne retrouvaient plus des objets familiers, mais d’autres qui les représentaient étrangement. » (Fitz James O’Brien, La Chambre perdue).

Le réel des humains c’est
Ce qui se transforme tout
Etait transformé c’est ce
Que dit le narrateur tout
Halluciné hallucinés tous
Les narrateurs hallucinés
Tous les témoins c’est un
Travail du regard qu’il y
A comme il y a un travail
De la pelle un travail de
La pioche et donc partout
L’horizon brisé qu’il est
Segmenté séquencé le réel
Cassé fracassé dedans s’y
Perdent les yeux dans une
Suite d’angles même qu’on
Dirait que c’est peint ce
Réel où tout change alors
Tout change tout le temps
Où tout grouille tout est
Secoué qu’on dirait alors
Les lignes brouillées des
Dessins animés les lignes
Giguer bouger trembler on
Les voit tout le temps on
Les voit nos objets étant
Si familiers soudain tout
Etranges nos familiers ce
Sont ces étrangers nous y
Reconnaissons des visages
Familiers toujours jamais
Qu’à la conscience qu’ils
Sont si familiers soudain
Ils la perdent cette très
Familière présence et les
Voilà nos proches devenus
Si incongrus que la voilà
La peau de leur jour d’un
Eclat particulier qu’elle
Brille alors ne sont plus
Les signes habituels plus
Les signes quotidiens des
Présences ordinaires mais
D’autres signes alors des
Infiniment étrangers donc
Infiniment autres et donc
Infiniment inquiétants...

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 31 octobre 2009  

Partager cet article
Repost0
16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 01:35

BLEU A BLEU

La nuit bleu à bleu comme
L’a écrit Brel elle tombe
La nuit sur la ville sur
Les toits gris les pavés
De la place la nuit bleu
A bleu comme l’a écrit
Brel elle tombe sur la
Ville sur les toits gris
Les pavés de la place et
La fontaine morte Il y a
Une drôle de danse drôle
De bal au son ivre d’une
Fièvre à trois temps une
Fille qui ne dit mot mène
Ce tango étrange ses yeux
Sont clairs ses yeux sont
Noirs et fixent en dansant
Le jeune homme et dans ses
Yeux noirs et dans ses yeux
Clairs le jeune homme danse
Comme la flamme captive
Comme reflet dans la vitre
Comme couteau dans la nuit
Comme le serpent fugace
Fatal le temps le temps le
Temps...
Comme l’éclair dans un œil
Sous les grains bleus de
La nuit qui tombe bleue
Comme masque au bal dans
La ville et ses visages
Et ses rêves de visages
Où passe l’éclair dans
Un œil qui fuit comme
Le temps le temps le
Temps...

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 15 octobre 2009

Partager cet article
Repost0
4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 07:33

DE L’ANAMNESE

« C’est toujours aujourd’hui qu’on parle d’autrefois, ce qui donne au passé des teintes contemporaines. Ces lumières, à leur tour, passent et se fanent, mais il n’y a jamais d’autrefois, ni d’ailleurs. » (Orlando de Rudder, Le Tempestaire, Robert Laffont, 1984, p.159)

C’est toujours aujourd’hui qu’on parle d’autrefois
Ecrit Orlando de Rudder dans Le Tempestaire car il
N’a de sens l’autrefois que par rapport au présent
Des vivants ceux qui causent du coup on évoque des
Gens qui n’existent plus et des lieux obsolètes on
Rappelle à l’actuel des figures passées Actualiser
Qu’ça s’appelle mettre au présent ce qui flotte en
La mémoire et qui n’est plus d’ailleurs vivant que
Parce qu’on s’en souvient du coup les abolis c’est
Qu’ils sont au présent de l’anamnèse et uniquement
Dans cette anamnèse quand leurs dépouilles quelque
Part s’évanouissent et nous-mêmes pendant ce temps
Qu’on cause du passé nous passons itou pour n’être
Plus jamais que souvenirs et sujets de causerie au
Futur de ce que nous ne serons plus et donc il n’y
A rien d’autre que le présent du langage Plus plus
rien qu’il a dit Léo Ferré le poète chevelu d’avec
le temps tout fout l’camp jamais d’féerie pour une
autre fois, jamais d’autrefois, ni d’ailleurs rien
Que le long ressassement des mâchoires narratives.

Note
:
Ainsi nous sommes, des présents de narration, des fantômes qui viennent hanter les phrases de ceux qui parlent de nous ou que, à leur insu, nous influençons dès qu'ils ouvrent la bouche. Les dieux cachés, c'est nous, les morts. Qu'un despote éclairé interdise à son peuple d'utiliser le présent et nous disparaissons dans le tout jamais.
Seul n'est que ce qui est présent à l'esprit. Le cogito est un éternel recommencement. La satisfaction aussi :
  "C'est toujours aujourd'hui qu'on parle d'autrefois, ce qui donne au passé des teintes contemporaines. Ces lumières, à leur tour, passent et se fanent, mais il n'y a jamais d'autrefois, ni d'ailleurs. C'est du moins ce que pensait Ibrahim en mangeant un fruit inconnu, assis au bord d'un sentier, crevant de ses dents la chair rouge pour sucer avidement le jus doré de la pulpe." (Orlando de Rudder,  Le Tempestaire, p.159)

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 8 juillet 2008

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 17:07

LOINTAIN DU SPECTRE
(Note sur La proie et l’ombre de Roger Leloup, album 12 des aventures de Yoko Tsuno, Dupuis, 1982)
Page 18, planche 16A, case 1

Dans le bleu sombre la jeune fille elle
Est rousse à visage doux se tenant sous
Un arbre (en langue française cela veut
Dire se tenant sous un arbre qu’elle la
Fine jeune fille de la nuit se trouve à
L’ombre que fait le feuillage à l’ombre
Des feuilles) alors elle dit qu’elle ne
Peut plus continuer Je n’en puis plus..
. qu’elle dit alors Continuez... ajoute
-t-elle Seule ! qui signifie qu’elle la
Jeune fille ne veut pas poursuivre à ce
Moment-là case 1 et page 18 de La proie
et l’ombre album 12 par Roger Leloup la
Chasse au fantôme à laquelle Yoko Tsuno
La nippone dessinée destinée d’album en
Album à courir dans tous les sens de ce
Monde même que dans d’époustouflants et
Epatants espaces on la voit aussi cette
Aventurière au côté droit de l'image et
Faisant moitié - en taille que la jeune
Fille ses bras sont écartés rousse près
De l'arbre la fille de dos se trouve au
Côté gauche au fond au centre la petite
Très petite qui est cette silhouette du
Fantôme fuyant dans cette image on peut
Donc y discerner la forme d'un triangle
Dont la pointe file vers le lointain du
Spectre en fuite on la voit aussi cette 
Aventurière que moi je l’aime bien tous
Ces albums les lire vu que je trouve ça
Vachement bien fait oui vachement bien.

Patrice Houzeau
Hondeghem le 24 février 2008

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 17:08

AVEC LES OMBRES DE LA NUIT

« Comme les anges à l’œil fauve,
  Je reviendrai dans ton alcôve
  Et vers toi glisserai sans bruit
  Avec les ombres de la nuit ;

 
Et je te donnerai, ma brune,
  Des baisers froids comme la lune
  Et des caresses de serpent
  Autour d’une fosse rampant. 

 
Quand viendra le matin livide,
  Tu trouveras ma place vide,
  Où jusqu’au soir il fera froid. 

 
Comme d’autres par la tendresse,
  Sur ta vie et sur ta jeunesse,
  Moi, je veux régner par l’effroi. »
(Baudelaire, Le Revenant, Les Fleurs du Mal, pièce LXIII)

Avec les ombres de la nuit
Il dit qu’il reviendra lui
Qui dit qu’il est spectral
Revenant
à glisser dans la
Chambre sans bruit glisser
Dans l’alcôve de celle qui
Sous sa plume est brune et
Même qu’il l’appelle c’est
Mignon ma brune il lui dit
On ne peut pas plus galant
Genre gothique très allumé
Que baisers froids et même
Que caresses de serpent il
Lui donnera ça lui fera la
Nuit car au matin personne
A côté d’elle envolé qu’il
Sera du coup personne pour
Lui tenir chaud à la fille
Tandis qu’il se repointera
Sous la lune la hanter car
C’est effrayant qu’il veut
régner
sur elle à sa merci
L’avoir mais tout ça c’est
Jamais que des mots poésie
Et frime à rimes pipeau et
Manière de se moquer de la
Romantique nunucherie avec
Ses amours éternelles idem
Grands serments très niais
Le tremblement falbala des
Bons sentiments très sots.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 juin 2008

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 16:59

OU ? 

    
«
Mon enfant, ma sœur,
        Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
       Aimer à loisir,
       Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
       Les soleils mouillés
       De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
       Si mystérieux
       De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes. »
(Baudelaire L’invitation au voyage, Les Fleurs du Mal, pièce LIII)

Comme le vers impair sied bien à la chanson
Ici ce sont les soleils mouillés entrevus à
Travers la brouille de l’eau qui court dans
Le ciel les ciels brouillés on s’imagine ça
Dans des toiles de Turner des soleils flous
Qui tournent dans les brumes des villes aux
Airs de spectre d’ailleurs ça plait surtout
A l’esprit c’est plein de charmes d’énigmes
De mystères troublants que le poète associe
Aux traîtres yeux de l’invisible donzelle à
Qui il prétend adresser ces vers même qu’en
L’occurrence elle pleure puisque son regard
Brille à travers les larmes versées va donc
Savoir pourquoi sauf que le poète en est si
Emu qu’il peut bien les appeler traîtres il
N’en est que plus charmé par les yeux de la
Demoiselle avec qui il aimerait s’enfuir il
Dit aller là-bas vivre ensemble à vrai dire
On se demande où parce que là-bas bien joli
C’est sans doute mais où donc que c’est où?

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 17 juin 2008

Partager cet article
Repost0

Recherche