Note sur le poème Eprise de René Char (cf Eloge d'une Soupçonnée précédé d'autres poèmes, Poésie/Gallimard, p.77).
Les citations faites du texte figurent en italiques et en caractères gras.
Il évoque chaque carreau de la fenêtre et ce qui est au-delà de cette fenêtre : un morceau de mur en face.
Principe d'identité poétique : le médium se confond avec la vision, chaque carreau d'une fenêtre est un morceau de mur . Cette vision se précise d'ailleurs au fil du texte de la même manière que se révèlent les détails d'un tableau, d'une photographie au fur et à mesure que l'analyse se fait plus aiguë :
chaque pierre scellée du mur une recluse bienheureuse
Chamanisme.
Métaphore : la pierre est bienheureuse, généreuse qui nous éclaire matin, soir, de poudre d'or à ses sables mélangée.
Le temps efface les visions : Le vent aime à y tailler et ainsi, cette fortune de poudre d'or se volatilise dans l'étroit espace d'une petite rue au-dessous dont nous n'apercevons pas le pavé.
Cette petite rue est donc invisible où file la féérie d'une poudre d'or, féérie, oui, vraiment puisque :
Qui y passe emporte ce qu'il désire.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 7 juillet 2005