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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 03:29

ON FRAPPE...

- On frappe… oh ! c’est quelqu’un…
                                                           Hélas ! oui, c’est un rat.
        (Tristan Corbière, Le Poète contumace, vers 145)

On se sent parfois tout gris de solitude et puis, parfois, on (1)
Frappe… Mince alors ! Kicéty-donc-queçapeut bien être ? (2)
Oh ! et si c’était la bonne copine avec une bouteille de vin ? (3)
C’est que ça vous manque ça, à quarante et des brouettes, (4)
Quelqu’un… quelqu’une qui n’a pas la corde au cou et qui
                                                            aime bien en boire un. (5)
Hélas ! vous ouvrez la porte sur l’inconnu qui s’agite et (6)
Oui, vous devez vous rendre à l’évidence (7)
C’est un petit être qui file comme vous (8)
Un mammifère urbain, un (10)
Rat. (12)

Notes

(1) Vous remarquerez que ce vers commence par l’anonyme « on » et finit par l’indéfini « on ». Cela, n’est-ce pas, en dit long sur la solitude du versificateur de fond.
(2) On comprend que le narrateur est bien solitaire pour se parler ainsi à lui-même en se posant des questions idiotes.
(3) Un trop plein de solitude vide les bouteilles, tous les barmans vous le diront.
(4) En général, à cet âge-là, on a déjà fait son choix, ou on a épousé la bonne copine ou on est sur la voie de la cirrhose. Ceux qui tentent les deux se précipitent vers l’abîme. Tous les avocats vous le diront.
(5) ... de coup ! bien sûr ! j’ose espérer que vous aviez compris au premier coup d’œil.
(6) Eh non, ce n’est pas la bonne copine, ce n’est pas non plus le facteur puisque c’est "l’inconnu qui s'agite", mystérieux et insondable comme Bela Lugosi, (si vous savez pas qui c'est, courez acheter le formidable Ed Wood de Tim Burton !).
(7) Bar-tabac de l’Evidence, café philo avec de vrais morceaux d’intellectuels de gauche dedans, Boulevard de la Nausée, au croisement de l’Etre et du Néant, 11011 Hagitay-les-Cocotiers.
(8) Nous ne faisons que filer le mauvais coton de nos maladies ignorées. (9)
(9) C’est beau et ça ne veut rien dire ! Du grand art, quoi !
(10) Pourquoi les villes deviennent-elles de plus en plus grandes, mégalopoles aux yeux de pieuvre ? (11) C’est que, je vais vous révéler un secret : les cités humaines ne sont rien d’autres que des réserves de mammifères dans lesquelles des extra-terrestres anthropophages s’apprêtent à puiser.
(11) Vous remarquerez avec quelle habileté je renouvelle le cliché « mégalopoles tentaculaires ».
(12) Cette chute du vers n’est pas sans faire penser à l’excellente chanson de Pierre Mac Orlan, La Fille de Londres, qui commence ainsi : « Un rat est venu dans ma chambre ».

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 11 juillet 2006

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