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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 18:06

NOTES ANTI-PEDAGOGISTES (20 juin 2009)

Replâtrage.
En tentant de concilier culture et économie, projet culturel et marché de l’emploi, les théoriciens du B.E.P. (diplôme qui, dans sa forme actuelle, est condamné) ont jadis commis une erreur lourde de conséquences.
Les Lycées Professionnels constituent un outil de développement économique et non de replâtrage culturel.

Professionnalisation.
J’imagine des filières de professionnalisation des métiers de la culture non pas seulement pos-baccalauréat mais aussi avant le bac, au niveau du lycée. On pourrait y former les futurs techniciens de la culture (ingénieurs du son, créateurs et administrateurs de sites internet, monteurs, graphistes, etc…) et cela sans attendre l’obtention d’un bac dit « général » dont on voit maintenant qu’il sert trop souvent à remplir les amphithéâtres de filières universitaires honorables et pauvres en débouchés professionnels ; du reste, elles ne sont pas faites pour ça.

Du modèle républicain.
L’échec actuel d’une grande partie du système éducatif français relève de ce qu’il est moins un outil de formation qu’un instrument de promotion du modèle républicain.
S’il ne se réforme pas, il sera battu sur son propre terrain et ouvrira malgré lui la porte à tous les communautarismes.
Une école sans influence autre que celle de l’intérêt administratif de la nation, une école au service de l’intégration républicaine, cela peut se concevoir. Dès lors, ce modèle dominant devra laisser à d’autres types d’établissements (Centres de Formation des Apprentis, établissement privés, institutions communautaristes) le soin de former la main d’œuvre de demain.

Multiplication des symboles.
Michel Tournier dans Le Roi des Aulnes remarque que l’hyperinflation symbolique annonce un effondrement événementiel et critique des valeurs, ce que l’on appelle aussi une catastrophe.
C’est donc le processus de symbolisation de tout qui condamne l’humanité.
A moins que nous acceptions de vivre avec un nombre limité de symboles.
La religion est justement cette limitation du nombre des symboles au service de la destruction de tous les autres.

Religiosité laïque.
L’école intégrationniste tend à limiter le nombre de symboles et, comme le montrent par exemple les imprécations de Philippe Meirieu contre les idôlatries de la télévision et la société marchande, critique furieusement l’hypersymbolisation de la société de consommation (par exemple, la « tyrannie des marques »). En cela, l’école intégrationniste tend au religieux, à la croyance en une sainteté laïque d’où, sans nul doute, sortiront les futurs Robespierre et autres tenants d’une terreur révolutionnaire basée, évidemment, sur des notions aussi hypocrites que « l’ordre juste », le « pacte républicain », la « bonne gouvernance », l’obligation de la « décroissance » et autres vertes et roses billevesées.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 20 juin 2009   

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