AVEC LES OMBRES DE LA NUIT
« Comme les anges à l’œil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit ;
Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d’une fosse rampant.
Quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Où jusqu’au soir il fera froid.
Comme d’autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l’effroi. »
(Baudelaire, Le Revenant, Les Fleurs du Mal, pièce LXIII)
Avec les ombres de la nuit
Il dit qu’il reviendra lui
Qui dit qu’il est spectral
Revenant à glisser dans la
Chambre sans bruit glisser
Dans l’alcôve de celle qui
Sous sa plume est brune et
Même qu’il l’appelle c’est
Mignon ma brune il lui dit
On ne peut pas plus galant
Genre gothique très allumé
Que baisers froids et même
Que caresses de serpent il
Lui donnera ça lui fera la
Nuit car au matin personne
A côté d’elle envolé qu’il
Sera du coup personne pour
Lui tenir chaud à la fille
Tandis qu’il se repointera
Sous la lune la hanter car
C’est effrayant qu’il veut
régner sur elle à sa merci
L’avoir mais tout ça c’est
Jamais que des mots poésie
Et frime à rimes pipeau et
Manière de se moquer de la
Romantique nunucherie avec
Ses amours éternelles idem
Grands serments très niais
Le tremblement falbala des
Bons sentiments très sots.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 juin 2008