Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 01:09

A LA VOLEE (-vous danser avec moi mademoiselle ?)

1.
"Je porte au flanc la mort, son trait et sa quadrelle"
(Aubin de Morelles, Peu à peu s'affaiblit mon écorce mortelle)
La quadrelle, c'est la flèche. Et puis, je pense au mot "quadrille". Le quadrille de la quadrelle, voilà qui m'amuse m'en faut peu.

2.
"La Terre douloureuse a bu le sang des Rêves"
(Henri de Régnier)
Ah la vampire ! Ah la goulaffre affreuse, qui se nourrit de nous cependant que nous la mangeons.

3.
"Le mystère des pas sur le sable des grèves"
(Henri de Régnier, La Terre douloureuse...)
Qui c'est qu'a passé ? Est-ce Fantômas qui passe dans l'espace ainsi et sur la plage ? C'est bien joli, ce léger froissement du sable et du mystère.

4.
Dans le célèbre tableau anonyme de l'Ecole de Fontainebleau et du XVIème siècle montrant deux donzelles à poil et au bain et intitulé pour cela Deux femmes au bain, je me demande si celle qui tient entre deux doigts le téton de l'autre pense tututte ou pouet-pouet.

5.
"Dans un tel cas, le poème n'est qu'un pion à partir duquel se configure un espace de jeu poétique."
(Dominique Moncond'huy, Le sonnet en perspective, cf folioplus classiques n°46, "Le sonnet", p.207).
S'il était cheval, ça donnerait que dans un tel cas, le poème n'est qu'un cheval à partir duquel se configure un espace de jeu poétique où saute le dada les haies du sens et les bornes de ce que l'on peut écrire dans l'art de faire perdre son temps aux gens qu'ont pourtant bien du tintouin avec toutes ces configurations là, d'espaces et tout ci tout ça.

6.
"Puisque je ne suis plus tel que vous m'avez vu"
(Luis de Camoes, traduit par Anne-Marie Quint)
Puisque je ne suis plus tel que vous m'avez vu dit l'homme invisible à sa dulcinée.

7.
"(Car le tombeau toujours comprendra le poëte)"
(Baudelaire, Remords posthume)
J'ai un tombeau pour poteau;
Il est un peu sombre;
C'est qu'il est un peu plein d'ombres;
Avantage : il est muet comme une tombe...
C'est ainsi que j'lui fa
Des confidences et c'est comme si ça
Tombait dans l'oreille d'un sourd
Qu'a plus ni face, ni torse, ni pieds plats, ni coeur lourd.

8.
Brève de comptoir :
Les femmes, c'est du chinois,
C'est pour ça qu'il faut les mener à la baguette.
C'est odieux, mais c'est rigolo,
Surtout au troisième pernod.

9.
"... et les sphinx noirs songent dans l'avenue."
(Théodore de Banville, Cléopâtre)
J'aime bien ces dix-là, de syllabes m'en font voir, dans ma tête, des géants noirs, et griffus, et tout énigmatiques, dans une longue perspective de statues aux yeux peints, et très fixes.

10.
Finissons en grondant : la détestation, voyez, est beaucoup plus égalitariste que l'empathie, laquelle tend à relativiser (cf je l'aime bien mais il faut bien dire que etc...). La détestation, la vraie, ne fait pas de distinction d'âge, de sexe, de nationalité ou de condition. Elle englobe tout le monde dans un même dégoût universel. Ainsi, pas de jaloux.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 1er juin 2012

Partager cet article
Repost0

commentaires

Recherche