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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 03:27

BELLES AMIES D'AVANT COMME VOUS ME MANQUEZ
En feuilletant les Amours et autres textes excellents de l'excellent Pierre de Ronsard.

1.
"Mais vous embellissez de me voir à mal-aise,
Tigre, roche de mer, la mesme cruauté"
(Ronsard, Le Premier Livre des Sonets pour Helene, XXXVII)
Les féministes auront beau dire, quand ça minaude, ça minaude. De plus, si jamais le tigre est sur la roche de mer, alors vous avez intérêt d'aller pêcher ailleurs, ou d'aller carrément chercher votre poisson chez le poissonnier, c'est moins risqué.

2.
"Du Labyrinth, qui me va séduisant"
(Ronsard, Les Amours, CXXXV)
Ah bin v'là aut' chose ! Il est séduit par le Labyrinthe, çui-là ! C'est-y pas qu'il en pincerait pour la bête à cornes ? Mince, j'eusse jamais songé que Pierre de fût à voile et à vapeur !

3.
"Car cette-là, qui me fait langoureus,
Non, mais qui veut, qu'en vain je ne languisse,
Hier au soir me dit, que je tondisse
De son poil d'or un lien amoureus."
(Ronsard, Les Amours (1553), XXXVIII)
... que je tondisse... fichtre, fish and chips, Pierre de, des fois, il y allait pas avec le dos de l'écuyère a cafté (comme dirait Jean-Bernard Pouy).

4.
"Ce premier jour de May, Helene, je vous jure
Par Castor, par Pollux, vos deux freres jumeaux"
(Ronsard, Le premier livre des sonets pour Helene (1578), I)
Déjà avoir deux velus pour jumeaux, c'est curieux - pas courant en tout cas - mais en plus, "Castor et Pollux", franchement, ça fait carnaval. Zimaginez à l'école : - "Castor, Pollux, Hélène, sortez moi un peu votre récit mythologique que je vois ce que vous avez (encore) inventé..."

5.
"Apres ton dernier trespas,
Gresle, tu n'auras là bas
Qu'une bouchette blesmie :
Et quant mort je te verrois
Aus ombres je n'avourois
Que jadis tu fus m'amie."
(Ronsard, Meslanges (1555), IV, Ode a sa maistresse)
Je dis bien, le "dernier trespas", parce qu'à force de revenir, je finis par être un peu hanté, moi ! Et puis, ça s'arrange pas avec le temps, tout-ci tout ça de ton minois... Te v'là toute versiversée, helterskelterisée, sponsorisée mad movies ! ça joue les minaudes revenantes, mais tu rajeunis pas, poulette, que quand ça s'ra mon tour d'aller ombrer parmi les ombres, je sais pas si j'oserais leur dire que jadis tu fus m'amie, aïe, non, pas la poelle a frire !
Note pour le grand esprit qui s'épouvante - se catastrophe même ! - de mon orthographe (cherchez pas à comprendre) : c'est fait exprès ! si si, je vous assure, c'est pour faire style Pierre de & Ô mes aïeux, ou doncques gist ma rapiere que je vous en fende la soupiere !

6.
"Le premier jour du mois de May, Madame,
Dedans le coeur je senty vos beaux yeux,
Bruns, doux, courtois, rians, delicieux,
Qui d'un glaçon feroient naistre une flame."
(Ronsard, Elegies, mascarades et bergerie (1565), Sonet a Rhodenthe)
N'importe quoi ! Et pourquoi pas "qui d'un klaxon feroient naistre une flûte à bec" ou "d'une paire de lunette feroient naistre une épuisette" ou "d'un violon feroient naistre un jambon" ou "d'un communiste feroient naistre un démocrate" ou "d'un citron feroient naistre un aux pommes chausson" (j'inverse ici les termes parce que ça m'amuse et pour faire dire que je m'amuse d'un rien, ce qui est hautement cynique, comme chacun sait).

7.
"Je porte dans le cueur des flames incurables"
(Ronsard, je sais pas où)
Ou comment Ronsard imagina le barbecue portatif autant que personnel.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 31 juin 2012

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