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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 17:28

BÊTE AFFAIREE

 

Bête affairée ne pense pas à sens. L’humain y songe lui qui se perd en conjectures, en masques, en comédie, en dramaturgie.

 

L’humain s’en remet aussi à l’autre. Et pour se rassurer, il le dote, cet autre, d’un Dieu, d’une âme, d’une vocation à la sainteté. Et la plupart du temps, ce saint n’est jamais qu’un usurier.

 

Le coup de dés n’est jamais qu’une probabilité et l’humain une suite de coups.

 

Cioran fut fameux dans l’art de forger des éclairs. Ses recueils sont des orages. Nous les feuilletons, amusés, agacés, intrigués, étonnés que souvent le coup porte si juste et que le monde soit toujours aussi nécessairement imbécile.

 

De Cioran cette pensée tirée du recueil De l’inconvénient d’être né (folio essais, p.65) : « Si c’est le propre du sage de ne rien faire d’inutile, personne ne me surpassera en sagesse : je ne m’abaisse pas même aux choses utiles » qui me rappelle toute la prétention de l’utile, tout ce mépris affiché sur les faces de nos dirigeants si persuadés de l’intelligence de leur action qu’il ne leur vient pas même à l’esprit qu’un bon chirurgien vaut mieux qu’eux, qu’un sapeur pompier vaut mieux qu’eux, qu’un saint-bernard ou un terre-neuve vaut mieux qu’eux. On me dira que je pousse un peu loin le bouchon. Mais allumez donc le poste de télévision et regardez les, tous ces faiseurs de lois, prêts à sacrifier le sort de quelques milliers d’étrangers si cela peut leur permettre d’être réélus. Franchement, que valent-ils ? Le prix de leur soumission, le montant de l’argent blanchi, une légion d’honneur distribuée comme une aumône ?

Mais j’y songe… Que font-ils de tout leur argent, tous ces ministres intègres ? Ont-ils quelques bonnes œuvres au moins ? Font-ils de généreuses donations à des associations de secours aux accidentés de la vie ? Elevé dans une tradition de droite catholique, il est pour moi que l’argent doit servir à faire travailler celui qui a besoin de travailler : consommer plutôt qu’investir, employer plutôt que débaucher. Aussi, il m’est difficile de croire que toutes ces têtes à scandales (pour ne pas dire à claques) que l’on voit pérorer sans cesse et partout et dont on dit qu’entre leurs blanches mains à diplômes passe beaucoup d’argent, il m’est difficile de croire qu’ils n’utilisent pas une partie de cette bonne fortune à aider les nécessiteux. Sont-ils réellement si vulgairement ploutocrates, si rapaces, si mal élevés, si vendus ?

 

Patrice Houzeau, Hondeghem, le 13 septembre 2010

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