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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 15:59

EN RELUQUANT LE VAMPIRE

Je tombe sur ce film Vampyr de Dreyer
(1932) Un cauchemar en gris on dirait
Comme si la brume des fantastiques de
Tout s'était emparée s'était incarnée
Avait pris forme de démon la dévorant
L'âme lui flanquant à la place jaloux
Regard et convoitise et désir malsain
On voit ça on reluque ça on s'fascine
Dans l'acte des visages dans les yeux
Dans les corps comédiens Un livre sur
Les vampires On le consulte Plusieurs
Passages y sont consacrés à ces pages
Ouvertes qui tissent la légende noire
Ainsi veillée par une psalmodiante la
Jeune femme vampire désormais murmure
Je suis perdue Je suis maudite...Être
Perdu c'est être voué au maudire à la
Nuit qui prend et paume c'est que lui
Le gothique malfaisant çui des ruines
Le vampire le prédateur a pour but de
Soustraire les vivants à la clarté du
Jour de les vouer à la nuit éternelle
Des morts-vivants des à tout jamais &
Des maudits Dans le livre consulté il
Est dit qu'il faut tuer les morts que
Ces êtres envahis par la nuit il faut
Les tuer ceux qui changent le sang en
Ténèbres il faut les tuer Les paroles
Rares On cause peu car y a pas à dire
Tout ça est très bizarre & la musique
Vu qu'on s'abstient de commenter elle
Est partout comme chez lui un fantôme
Il y a du squelette en rêve du savant
A tête d'Einstein et la caméra tourne
Tourne sur elle-même comme l'oeil qui
Chercherait à saisir l'adolescente se
Demande pourquoi c'est au soir que le
Médecin toujours Une silhouette court
La campagne sous un ciel galopé et il
Est translucide maintenant il se voit
Dans le cercueil le poids du secret à
Un mort finit par vous assimiler vous
Pouvez tenter de la faire passer vous
Resterez avec votre vérité & personne
Vous écoutera Fantôme je vous dis Une
Présence qui gêne un peu qui la casse
L'ambiance l'harmonie votre aura vous
Pouvez toujours vous la coller sur la
Figure ça vous fera un beau suaire et
Vous n'aurez plus qu'à chez vous seul
Gueuler hou hou chez vous tout seul à
Vous enfermer en vous dedans et seule
L'illusion demeure Allez chez ceux-là
Des vifs vous assisterez à votre mise
En bière en boîte en bouh le pas beau
Alors la caméra c'est vous êtes cette
Chambre dans l'espace qui tourne ivre
On dirait tandis que ça sonne du côté
Des cloches qu'elles se balancent les
Feuilles au-dessus du cercueil où que
Vous voilà allongé Pierre brisée sous
Cette pierre brisée du tombeau il y a
Le mystère la clé sous la fêlure avec
Leurs costumes sombres z'ont l'air de
Sortir des toiles de Magritte de Paul
Delvaux Soudain à la fenêtre une face
Apparaît tonnerre & timbales grondent
Est énorme C'est que les fenêtres sur
L'ailleurs qu'elles donnent le dehors
L'horizon qui tremble la rue qui file
Vers toutes les rues vent sifflant et
Campagne battue & tous les rouages du
Monde mécaniques escaliers puis cette
Farine des heures qui vous engloutit.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 5 mars 2012

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