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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 05:17

HYPERTROPHIE C'EST PAS TROP TOP

"Le doux sang de l'Hostie a filtré dans mes moelles,
J'asperge les couchants de tragiques rougeurs,
Je palpite d'exil dans le coeur des étoiles,
Mon spleen fouette les grands nuages voyageurs.
               Je beugle dans les vents rageurs."
(Jules Laforgue, Hypertrophie)

1.
Sans blague, on dirait du Léo Ferré mauvaise manière, genre :
Le coq de Saint Frusquin a bouffé son gosier
Dans les boucheries on débite l'araignée
Mais toi mon amour tu bouffes que d'la laitue
C'est le buffet qui danse au plafond vermoulu.

2.
Il est tout infusé de christique, le narratateur (du verbe "narratater" : raconter n'importe quoi à la pistache, mais sans pistache)... intoxiqué donc, junkie à donf, faut qu'i s'méfie... va finir par porter des croix, des clous et des épines.

3.
L'a bu trop de vin rouge aussi qu'il en "asperge les couchants".

4.
"palpiter d'exil", c'est pas facile. Faut des dispositions. Le palpitant princier sans doute. Car de l'exil des gueux, on s'en fiche - ou alors faut qu'i soient très très nombreux - y a que celui des princes qui intéresse.

5.
Le spleen est un grand fouetteur de nuages. C'est que le spleen porte à morne songer, à des rebonds aussi de la conscience vaporeuse qui prend son fouet alors et tchac tchac fouettez-moi ces nuages qui obscurcissent la pensée. Après, on s'recouche car c'est fatigant quand même de fouetter les nuées.

6.
Quand on a trop bu, il arrive qu'on beugle aussi. C'est fatal comme la courante.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 avril 2012

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