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24 octobre 2015 6 24 /10 /octobre /2015 09:04

MAIS CE PRESQUE

1.

Qui parle dans la nuit ?

Quel christ portatif ?

Quelle rêverie ?

2.

Si j'avais un blason,

- oh… un point d'interrogation

illustré d'un corbeau

3.

Derrière la maison

les croquettes pour les chats

le merle attend

4.

L'humain, un sphinx qui finira par se dévorer lui-même.

5.

« Arthur même a presque une tête »

(Tristan Corbière, « Déjeuner de soleil »)

Ah ça arrive des fois avec les fantômes.

6.

Comme mécontent

claquant la porte

Et vlan fait le vent

7.

Un lac

entre deux villes

la brume

ma colère dissipée

8.

Nos assiettes sont pleines

d'animaux disparus

parfois ils nous étouffent

9.

je suis arrivé avec mon chat

je suis reparti sans

je me sens un peu vide

10.

je n'aime pas mettre une majuscule

au pronom je

déjà qu'il ne se prend pas pour n'importe qui

11.

Je te quitte

m'a murmuré le fantôme

je me suis réveillé

12.

Fin d'année

revoici l'époque du boudin blanc

que je dévore dans la rue vide

13.

Un enfant naît

un peuple meurt

on finit par hausser les épaules

14.

Un haïku certes

c'est presque rien mais ce presque

comme il est précieux

15.

Les gouvernements, c'est fait pour plier. Sinon, c'est pas la peine de les élire.

16.

La politique, ce grand storytelling qui finit par croire à ses mensonges.

17.

La cousine de Zut, c'est Nina Cauchemar. Elle vient surtout la nuit. Quand elle se pointe le jour, c'est qu'la girafe est en flammes.

18.

Il arrive qu'une loi ne serve qu'à justifier la présence du politique.

19.

« Elle attend vaguement… comme on attend là-bas. »

(Tristan Corbière, « Matelots »)

Eh bin, elle a pas fini…

20.

Une voix de crécelle étouffée

l'effraie appelle

la lune dans la pluie.

Patrice Houzeau

Hondeghem, le 24 octobre 2015

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