Vertige lucide J'entends monter
Vers moi le hurlement secret des morts
(Jean Tardieu, Insomnie, L'accent grave et l'accent aigu, p.106, Poésie/Gallimard)
Tout au long tout au long de la nuit
Ouverts les yeux seul seul seul veilleur
De mon coeur pendant qu'partout ça dort
Me voilà dans le cosmos l'espace
Me passe à travers le corps Cassandre
Dont la bouche est pleine de cendre
Ça bouge dans la boîte à images
Alors les morts aux lèvres de sable
Se mettent à hurler des chansons
Insensées des cymbales d'la foudre !
Dans un silence de chat qui dort
D'énigmes s'emmêlant les pinceaux
Bientôt c'est l'aube la belle idiote
J'atterris dans un soleil pâlot
Ça cause ça cause à la radio
Nous voilà plongeant dans la journée
Avec nous chimères et sirènes
Aux noms cachés aux corps déliés
Avec nous le vent levant les herbes
Ce palais désert devant la mer
Et les rumeurs les rébus les clés
Perdues lointaines passées jetées.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 19 juin 2005