LA BISE SE RUE
La bise se rue à travers
Les buissons tout noirs et tout verts
(Paul Verlaine, Sagesse, 11)
La levée du vent, moi je l'attends toujours en été,
Bise qui fait swinguer les toiles d'araignées ; elles
Se tissent, les familières, entre les arbres de la
Rue ; les gens rentrent ; la pluie rapplique
A vive allure ; on se prend des baffes de vent à
Travers la face enfarinée par le retour au boulot,
Les factures, la rentrée littéraire, politique, celle des mômes ;
Buissons des vacances que l'on longeait en sifflotant,
Tout perdus que vous êtes maintenant, dans le puits à souvenirs,
Noirs comme les ombres qui font du Shakespeare dans les rues,
Et déjà regrettables quand on allume la télé :
Tout, partout, pète toujours un peu, des hommes
Verts et férocement armés, entre les déserts, s'assassinent.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 14 juillet 2006