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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 09:25

DANS LES PLIS DES LEGENDES

La rêverie est une manière de s’alléger le temps, et donc de souligner que le temps nous dure.
On ne s’étonnera plus alors de découvrir dans les plis des légendes une foule d’êtres immortels : divinités mythologiques et vampires, qui ont en commun d’entretenir des rapports de désir et de mort avec la mortelle humanité.
Page 31 de La Magicienne trahie (dessin : Rosinski ; texte : Van Hamme ; Thorgal # 1, Le Lombard), cette révélation à propos de la « femme-sans-nom » : « … Mais elle est aussi Slive-qui-ne-meurt-jamais, Slive la magicienne, plus redoutable, plus cruelle que le plus cruel des loups affamés. »
Et dans Presque le Paradis…, l’histoire courte (16 planches), qui dans l’album suit l’aventure de « la magicienne trahie », à la planche 7, Ingrid apprend à Thorgal que bien que « jeune et belle », elle est « née il y a plus de 300 ans. »
Mais cette longévité, cette « éternité », ne peut être que parallèle au monde des vivants ordinaires. Les divinités se disputent les faveurs des mortels, les vampires ne durent qu’au prix du sang des mortels, les trois sœurs du « presque Paradis » ne peuvent vivre qu’en se passant de compagnon, et ne peuvent espérer en ravir dans le monde de la mortalité humaine qu’en risquant de se faire rattraper par le temps.
Ainsi, les personnages de fiction ne sont que temps de papier, qu’époque d’encre. Ils ne peuvent perdurer que par nous, qui, dieux exigeants, ne leur concédons l’immortalité qu’en fonction de nos bons plaisirs.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 14 août 2009

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