Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 20:26

AH ! SI CELA SUFFISAIT !

 

1.
Tiré de Tristan Corbière: "Ta patte d'acier fin qui trotte"; "-  Hurrah ! c'est à nous la poussière !"; "et le fossé, et la culbute" (cf "A ma jument Souris").

 

2.
Une "patte d'acier fin qui trotte": serait-ce la sorcière de Suspiria qui reviendrait avec une patte de fer ?

 

3.
"Être à nous la poussière" : le genre d'expression qu'on dirait traduite d'une formule cabalistique, d'une mômerie occulte.

 

4.
"Au bout du fossé la culbute" : Je ne connaissais pas cette expression qui m'évoque quelque aventureux qui, à force de longer les gouffres, finit par faire ce que nous faisons tous, en fin de compte.

 

5.
"- Hurrah ! c'est à nous la barrière !
Je suis emballé : tu me tiens -
Hurrah !... et le fossé derrière...
Et la culbute !... - Femme, tiens ! !"
(Tristan Corbière, "A ma jument Souris")

 

Une note en bas de page rappelle l'expression "Au bout du fossé la culbute", que le poète a donc recyclée dans les deux derniers vers de son texte.

 

6.
Entendu dans le "Merlin l'enchanteur" de Florence Delay et Jacques Roubaud: "S'il ne veut pas mourir, qu'il change d'amour!". Ah ! Si cela suffisait !

 

7.
Tiré de Tristan Corbière: "Quel art jaloux"; "Un bout de sonnet"; "Un coeur gravé dans ta manière noire" (cf "Fleur d'art").

 

8.
Parfois, les gens sans grand talent, ils ont l'art jaloux; ils condescendent alors, vous conseillent même, jouent les critiques.

 

9.
Des fois, je mâchonne longtemps un bout de sonnet, puis quand il n'a plus aucun goût, je le recrache, sans même l'écrire.

 

10.
Je n'aimerais pas tomber amoureux d'une gothique - même flamboyante -, j'aurais trop peur d'être obligé de me graver le coeur à la manière noire, sur un bout de peau arraché on ne sait où.

 

11.
Y a-t-il eu un graveur qui aurait déjà, en hommage à Tristan Corbière, intitulé une de ses oeuvres: "Un coeur gravé dans ta manière noire" ?

 

12.
J'aime de Corbière ce ternaire susurrant :
"RUMINANT ! savez-vous ce soupir : L'INSOMNIE ?"
(Corbière, "Litanie du sommeil").

 

13.
Evidemment, ce vers de Corbière du poème "Litanie du sommeil" :
"Seul, dans le pot-au-noir au couvercle sans oeil"
me rappelle cette pensée de Pierre Dac, que je cite ici de mémoire :
"Quand les carottes sont cuites, c'est que la fin des haricots n'est pas loin".

 

14.
Tiré de Tristan Corbière: "vous laissant sur le seuil"; "Vous êtes-vous laissé voyager en ballon ?"; "cligner des chandelles étranges" (cf "Litanie du sommeil").

 

15.
Il y a toujours un moment où l'on se sent laissé sur le seuil, des fois même, ça doit vous structurer des projets existentiels, c't'affaire.

 

16.
Etre mené en bateau, être voyagé en ballon, être laissé sur le seuil : morne vie...

 

17.
"- Vous voyez cligner des chandelles étranges"
(Tristan Corbière, "Litanie du sommeil")

 

C'est dans mes goûts, ça, ces clins de "chandelles étranges", ces lueurs qui passent dans la nuit : Fantômas et Lady Beltham, dans leur château lointain, avec des bougies peut-être, à cause d'une panne de secteur.

 

18.
Ne serait-ce point dans "Le Chien des Baskerville", que quelqu'un, la nuit, fait étrangement cligner des chandelles ?

 

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 27 décembre 2013

Partager cet article
Repost0

commentaires

Recherche