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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 14:01

DU SECOURS POPULAIRE SUR LE CAMPUS

J’écoute cette émission de France Culture (« Les pieds sur terre ») qui traite aujourd’hui, lundi 4 janvier 2010, de la présence du Secours Populaire sur le campus de Lille 1. On en est donc là. A secourir les étudiants de cette façon, comme on porte secours aux sans-abris, aux déshérités. Il y a de quoi être en colère quand on pense aux millions trimballés d’un bout à l’autre de la planète par nos banques, quand on pense aux discours du candidat Sarkozy (« travailler plus pour gagner plus »), quand on pense aux millions dépensés par Madame Bachelot pour des vaccins dont l’utilité n’est toujours pas prouvée. Ce n’est pas la première fois que j’entends parler de la paupérisation du monde étudiant. On parle même maintenant, dans certains cas de prostitution. Ce qui est particulièrement déplorable, c’est que les discours angéliques sur la démocratisation de l’enseignement supérieur ne cessent pas, qu’il y a toujours des petits meirieu qui se font une rente sur le dos du toujours plus grand nombre de bacheliers, des fonctionnaires qui utilisent la démocratisation pour vivre plus que correctement, des intellectuels qui spéculent sur le mécontentement étudiant pour que, croient-ils, une crise grave éclate qui renverserait cette pyramide sociale dont ils profitent pourtant largement, des propriétaires, qui, tant qu’il y aura de plus en plus d’étudiants, percevront toujours plus de loyers. Je l’ai déjà dit et écrit tant de fois que je m’en lasse moi-même : il faut en finir avec cette politique d’allongement des études à tout prix. Il faut absolument, sous peine de voir le pays s’enfoncer dans toujours plus de précarité, en revenir à des diplômes professionnalisants au niveau du Lycée, lycée professionnel comme lycée général. Ce que je vois, ce que je constate, c’est qu’actuellement, une partie du pays vit sur le dos de la population étudiante, population qu’elle tend d’ailleurs à mépriser, comme le font beaucoup de banquiers, et de professeurs même qui, selon une habitude depuis longtemps acquise, tiennent un double discours de tolérance face aux étudiants et de mépris lorsqu’ils devisent ensemble de leurs prochaines vacances en Thaïlande.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 4 janvier 2010    

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