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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 15:39

SAUTILLER

Le verbe « sautiller » sied au piaf qui sautille dans la rue froide de l’hiver. Cioran l’applique, ce verbe, à l’esprit qui « s’enfle », dit-il aussi, du philosophe, cet « escroc du Gouffre » (in Syllogismes de l’amertume, Folio essais, p.37) qui, selon lui, « a le front de s’attaquer au temps, à la beauté, à Dieu, et au reste ». C’est qu’il y a de l’effrontément survivant chez le piaf sautillant et affamé des rues de l’hiver. Et puis, d’ailleurs, il ne s’en est pas privé non plus, le Cioran, d’avoir « le front de s’attaquer au temps, à la beauté, à Dieu, et au reste ». Et, qui plus est, de l’avoir fait effrontément, non pas sous forme de système, mais sous forme d’aphorismes, de brefs, de « syllogismes de l’amertume ». Sinon, qu’eût-il fait ? Enseigner la philosophie en classe de terminale, ou vendre ces cravates dont il dit que « de toute éternité, Dieu a choisi tout pour nous, jusqu’à nos cravates. » (Le cirque de la solitude, in Syllogismes de l’amertume, folio essais, p.89).

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 4 janvier 2010

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