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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 11:41

AVEC LE DOS DU HERISSON

141.
Il n'y a pas d'avance, quand on écrit, il faut y aller avec le dos du hérisson.

142.
"Comme si la mer était faite pour les hommes !" (Cioran, Le Crépuscule des pensées)
Rien n'existe pour nous. Nous ne sommes pas le but de la nature. C'est nous qui faisons le monde, à notre mesure. C'est qu'il s'agit de le plier, le réel, et de nous le mettre dans la poche. C'est ainsi que nous rêvons le monde et que nous le réalisons. Puis la catastrophe déclenche ses avalanches et nous balaie.

143.
L'aphoriste : un fileur d'Ariane, un semeur de pierres, un lanceur de couteaux, un projectionniste des éclairs.

144.
Nous collectionnons les éclats des murs contre lesquels nous nous cognons.

145.
La musique annote le temps. J'ai entendu, il y a quelque temps déjà, un journaliste expliquer qu'un physicien lui avait confié qu'à son avis, la musique modifiait le temps. Que la musique modifie notre perception du temps, cela relève de l'évidence. Mais que la musique transformât le temps, voilà qui est singulier. A moins que le temps fût un pur apparaître. Nous vivons dans un espace que nous modifions sans cesse. La vitesse de ces infinies micro-modulations est exprimée par la perception d'un être en dehors de nous, et qui pourtant dépend radicalement de nous, comme nous dépendons radicalement de lui. Le chat alors, c'est nous, et la boîte à poison n'est opaque que par son impossible définition.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 19 mars 2012

 
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