L'ILLUSION INTEGRATIONNISTE
Entendu hier, vendredi 28 juillet 2006, sur France Culture, le philosophe Michel Onfray établir un distingo intéressant entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin.
En effet, selon Michel Onfray, les deux hommes s'opposent radicalement sur le terrain de l'intégration.
Contre l'intégrationnisme assez naïf de Dominique de Villepin (1) et d'une grande partie de la gauche, Nicolas Sarkozy aurait parfaitement compris que l'on ne peut sans dommages masquer les spécificités des communautés. Il est donc assez vain de proclamer que, par exemple, tous les élèves, quelque soit leur origine, peuvent à plus ou moins long terme se fondre dans le modèle laïc et républicain si vanté par les pédagogistes à la Meirieu (Philippe) et dont on a vu le succès éclatant lors des violences urbaines de novembre 2005 (2).
A mon sens, ce modèle laïc et républicain est souvent dommageable aux communautés. Ainsi, les homosexuels et les lesbiennes furent longtemps victimes d'une vision républicaine et scolaire centrée autour de la famille et qui donc excluait, ou plutôt refusait de voir que les moeurs étaient un domaine infiniment plus complexe que ce qu'en disaient les prêtres et les leçons de morale. De même, les filles furent longtemps cantonnées aux études courtes et les égalitaristes de la pédagogie ont longtemps nié l'existence d'enfants au développement intellectuel précoce et s'opposèrent même parfois à la création de cours adaptés aux cas des surdoués, lesquels surdoués n'arrivaient pas toujours à s'intégrer et souffraient donc terriblement dans leurs petits collèges bien étriqués et si "familiaux", n'est-ce pas ? (3)
On me dira : Oui, mais Houzeau, les choses ont bien changé et les pédagogistes que vous détestez oeuvrent justement dans le sens de la tolérance et du respect d'autrui.
Eh oui ! justement, ils font de la tolérance et c'est bien ça qui m'importune !
Je m'en fiche moi de leur tolérance de "bonnes âmes" ! Je n'en veux pas du pédagogue au grand sourire bien humain, avec barbichette syndicale en option, qui expliquera à ses élèves que l'homosexualité n'est pas une déviance mais une orientation sexuelle aussi naturelle que l'hétérosexualité (4).
Cet aimable prosélyte intégrationniste, je le mets dans le même sac que le facho de base qui pense qu'il faut les interner, les tantouzes et les gouines et, pour ma part, - et je sais que je vais vous choquer -, je n'en veux pas d'amis homosexuels ou lesbiennes because je les supporte pas, c'est tout.
Et je réclame aux pédagogistes et aux républicains si généreux avec la tolérance des autres le droit de ne pas apprécier les homosexuels, les lesbiennes, les gens qui ne parlent pas la même langue que moi, ceux qui viennent d'un autre pays que le mien, ceux qui ont une autre religion que la mienne.
Oh bien sûr, ne vous inquiétez pas, je n'ai rien contre toutes ces personnes et la richesse même de notre société occidentale dépend de leur présence, de leur apport, de leurs différences elles-mêmes - et cela apparaîtra avec de plus en plus d'intensité au fur et mesure que les problèmes liés à la mondialisation se feront de plus en plus aigus -.
Je le sais, je le comprends, je l'admets.
Mais, soyons francs, qui d'entre nous ne pense pas quand il parle avec un protestant que ses paroles, justement, sont bien austères. Et quand nous nous rappelons que notre beau-frère est d'origine italienne, nous nous disons, pour nous-mêmes, à voix cachée, que c'est bien là une attitude de macho méditerranéen que de refuser à sa femme le droit de se promener toute seule dans la rue. Et ainsi de suite pour les Bretons têtus, les Flamands bouffeurs de patates, les Espagnols si fiers, les Polonais si buveurs, les Américains si ignares, les Japonais si polis et les Chinois si jaunes.
Tout cela, nous le pensons mais ne le disons pas.
Sauf quand on est en colère ou que l'on a trop bu.
Aussi, je suis parfaitement d'accord avec la vision communautariste que Michel Onfray suppose à Nicolas Sarkozy. L'on se doit de considérer les individus, et donc les élèves, non en fonction de je ne sais quelle lutte de classes - modèle marxiste auquel certains pédagogistes semblent continuer à adhérer en dépit de l'échec total de toutes les expériences collectivistes -, mais en fonction de leurs qualités et spécificités particulières, lesquelles dépendent moins du conditionnement social que du conditionnement culturel.
En ce sens, je donne raison aux Anglais qui considèrent que le turban porté par les élèves Sikhs ne dénonce en rien le contrat scolaire passé entre l'institution et son public. Quant au voile des élèves musulmanes, je trouve personnellement assez normal qu'elles puissent le garder en classe (5). Au moins, comme ça, les choses sont claires et l'on évite une partie de ce double discours que tout le monde se croit obligé de tenir afin de sauver les apparences.
NOTES :
(1) On peut ainsi faire une lecture intégrationniste des projets du CNE (Contrat Nouvelle Embauche) et CPE (Contrat Première Embauche) que Dominique de Villepin a initiés. Il s'agissait de chercher à intégrer la communauté actuelle des jeunes demandeurs d'emplois en assouplissant en faveur des employeurs les conditions de licenciement et en allongeant jusqu'à deux ans la période d'essai. On voit à l'énoncé même de ces projets qu'ils étaient destinés à échouer. Il est à noter que la communauté étudiante s'est fortement mobilisée contre le CPE et a même réussi à faire reculer le Premier Ministre. Notons aussi que Nicolas Sarkozy a assez vite émis des réserves sur l'opportunité d'un tel projet.
(2) Philippe Meirieu sur son blog dénonce l'expression "émeutes urbaines" comme étant en l'occurrence exagérée. Certes, rien de comparable avec les antifada palestiniennes mais tous les salariés qui vivent en banlieue et qui ont vu leur voiture partir en fumée ont bien dû penser que ces "violences urbaines" ressemblaient plus à un début d'émeute qu'à un chahut d'étudiants.
(3) Ce refus de différencier les capacités des élèves est cependant plus le fait des "Républicains" que des "Pédagogistes" auxquels on doit une excellente pratique : celle de la pédagogie différenciée. Il s'agit de travailler non pas en fonction d'un ensemble classe que l'on s'obstine à croire homogène, - au besoin en en faisant taire les contestataires -, mais de travailler en fonction des pré-requis et des difficultés de chaque élève. Cette excellente vision des choses amène rapidement l'enseignant à penser en termes d'ateliers pédagogiques en fournissant à chaque élève (ou groupe de remédiation) une batterie d'exercices qui peut lui permettre de surmonter ses difficultés. Une classe est ainsi divisée en autant d'ateliers différents qu'il y a de problèmes. La préparation des exercices étant un travail assez astreignant, l'enseignant est ainsi amené à penser en termes d'équipe pédagogique, de ressources communes, etc...
Ah tiens, oui , je dis du bien des pédagogistes.
Cependant, il me faut ajouter que l'excellente idée de la pédagogie différenciée s'oppose à deux stupidités théoriques de la même école pédagogiste :
- la progression commune par niveau qui tend à obliger les professeurs d'une même discipline et d'un même établissement à établir au début de l'année une progression commune de leurs séquences pédagogiques afin que toutes les classes, à la fin de l'année, aient suivi le même programme, étudié les mêmes textes et subi les mêmes épreuves (dites "épreuves communes"). Je me souviens d'avoir officié dans un collège difficile où mes très obéissants collègues suivaient à la lettre ce dogme de la progression commune. Donc, en début de semaine, je trouvais dans mon casier les polycopiés tout prêts avec leurs exercices et synthèses de cours. L'étude suivie d'une oeuvre portait sur Cyrano de Bergerac de Rostand (marrant parfois, assez niais souvent et sans réelle profondeur mais bah ! les professeurs de français ont souvent mauvais goût en matière littéraire). Le hic c'était que ma classe était une fausse classe de troisième générale ; elle l'était certes administrativement mais en fait, c'était une classe de type troisième techno (avec ses qualités et ses défauts). Du coup, - et je les comprenais parfaitement -, ils en avaient rien à secouer de Cyrano et d'ailleurs de la plupart des objectifs fixés par le collègue superviseur qui lui avait en charge - évidemment ! -, la classe des latinistes.
J'ai donc rapidement envoyé balader la progression commune. Mes très obéissants collègues s'en sont émus, m'en ont fait grief puis devant ma nonchalance méprisante, sont allés cafter auprès du principal d'où embrouilles, coups de gueule et mauvaise humeur de part et d'autre.
Rien de plus éloignée donc de la pédagogie différenciée que cette progression commune.
- La progression par objectifs n'est pas moins stupide et a d'ailleurs été dénoncée par himself Philippe Meirieu dans un éclair de lucidité et un entretien accordé au Monde de l'Education, il y a quelques mois, et si je ne m'abuse, à l'occasion de la publication de Lettre à un jeune professeur (le titre à lui seul indique le degré d'humilité de l'auteur ainsi qu'une tendance au paternalisme qui me donnent évidemment, immédiatement, irrépressiblement envie de lui rire au nez !). La progression par objectifs est l'antithèse de la pédagogie différenciée : il s'agit de fixer des objectifs à atteindre en se basant sur les pré-requis des élèves. Autrement dit, la classe progresse par paliers successifs (le formatif que ça s'appelle chez les utilitaires de la pédagogie) et l'on ne peut passer au niveau suivant tant que la majorité de la classe n'a pas atteint le niveau requis, c'est-à-dire n'a pas réussi à obtenir la moyenne de classe au contrôle (le sommatif qu'ils appellent ça, les comiques subventionnés). Philippe Meirieu lui-même a déclaré (si ! si ! je l'ai lu) que cette progression par objectifs ralentissait très souvent le rythme des classes et pouvait même décourager les meilleurs élèves obligés d'attendre leurs petits camarades moins doués (ou plus distraits). C'est d'autant plus vrai que les pédagogistes sont en faveur de l'hétérogénéité des classes afin sans doute que les plus rapides se rendent compte de la chance qu'ils ont d'être ainsi si vifs alors que tant de gamins ne viennent à l'école que parce que c'est prévu par la loi et les allocations familiales.
Bon, Philippe Meirieu a fait amende honorable, - c'est bien ! - mais, au nom de cette vérité d'hier devenue erreur aujourd'hui, combien d'enseignants un peu trop individualistes se sont-ils faits rappeler au bon ordre de la progression par objectifs par des inspecteurs aussi théoriques que pontifiants ? Combien de professeurs se sont-ils vus reprocher par leurs chef d'établissement de ne pas afficher des moyennes trimestrielles positives alors que, n'est ce pas, si la progression par objectifs avait été faite comme il le fallait, nul doute que même la plus rétive des classes aurait dû réussir à la comprendre, cette chanson de Cabrel qu'on a donnée en épreuve commune ! Jusqu'au relativement inutile et souvent très mêle-tout C.O.P. (Conseiller d'Orientation Psychologue, - Attention, danger !) que j'ai vu ramener sa fraise en conseil de classe pour reprocher aux enseignants de décourager les élèves en leur mettant des notes trop basses !
(4) D'ailleurs, ce caractère "naturel" des orientations et pratiques sexuelles me semble sujet à caution.
(5) Sous réserve évidemment que ce port du voile soit la conséquence d'un choix délibéré de la part de l'élève et non l'effet d'une contrainte familiale ou communautariste (contrainte qui me semble, concernant le port du voile, assez inévitable). Pour faire amende honorable, il semble qu'en France l'ensemble des dispositifs sur l'interdiction du port de signes "distinctifs" ait fonctionné assez bien et qu'il ait permis d'éviter bon nombre de conflits. On observera donc la plus grande prudence dans ce domaine ; il serait stupide que, par idéologie, l'on supprimât un dispositif qui a fait ses preuves pour le remplacer par des décisions aventureuses et dogmatiques. Laissons cela aux socialistes : ce sont des spécialistes de ce genre d'erreurs.
Lien utile : Si ce sujet de l'intégration vous intéresse, je ne peux que vous renvoyer au très intéressant texte de Véronique De Rudder que vous trouverez à l'adresse suivante :
http://www.islamlaicite.org/article111.html
Patrice Houzeau mais-non-je-ne-suis-pas-fasciste
Hondeghem, le 29 juillet 2006
Commentaires
L'intégration a toujours réussi avec des situations conflictuelles aussi graves qu'actuellement! Les textes facistes ou autres qui la refusaient sont exactement les mêmes qu'aujourd'hui compte tenu du style de l'époque.Les premier "émigrés" bretons étaient déjà considérés comme trop fanatiques religieusement... le discours est le même et ça s'arrange. Moi, les homos, j'y suis habitué. J'en connais et ça a commencé par Francis Poulenc, Cocteau, Jean Marais et j'en passe... Ils m'ont beaucoup apporté. Sur le port du voile, ce qui peut d'ailleurs s'étendre à d'utres signes, on aura profit à lire ce que ma soeur a écrit à ce sujet. C'est sur: http://www.islamlaicite.org/article111.html
Bien sûr, né à Rome d'une mère à demi péruvienne et d'un père flamand, mais parisien, je n'ai guère de problèmes avec les émigrés d'ailleurs. Ma grand-mère, ça commença avec Apollinaire. Plus modestement, j'aime bien Rachid Mimouni, hector Biancchiotti entre autres. Le problème n'est pas dans les gens émigrés mais dans l'acceptation ou non de leur existence. Et, aujourd'hui, c'est grave!
On a raté Sangatte: pas mal d'ingénieurs de haut niveau, des scientifiques qui sont partis...Pendant que nos autochtones s'enfoncent dans une médiocrité affligeante!
Parfois, je me dis qu'il y a bien parmi ces français "de souche" paresseux, torves, incapables que l'on devrait reconduire à la frontière.Mais laquelle? Celle du néant mental d'un département sinistré?
Mais, patience! Avec le fascisme libéral, l'Amérique va devenir invivable pour les artistes, les savants, les poètes! Ils vont peut-être devoir immigrer.en France,par exemple. alors, ce sera chouette:ils inventeront le cinéma français comme les Hongrois, Polonais, Russes, etc. ont onventé le cinéma américain (avec des westerns dont la musique était souvent résolument slave!)...
Cependant, ça se passe déjà: la littérature malienne immigrée, comme celle du Maghreb en France se crée... c'est un peu comme la naissance du blues: on ne voit rien, mais ça bouge... Une culture naît! Ne l'ignorons pas! Elle sera féconde comme toujours quand il y a immigration! Elle secoue l'inertie et vogue la caravelle! C'est un espoir formidable! Au lieu de l'assumer, on préfère suicider le pays en refusant cette chance fabuleuse! Celle qui a toujours permis un envol!
ABSOLUMENT D'ACCORD
Absolument d'accord avec toi, Orlando, et tu as saisi je pense qu'elle était la part de provocation dans mon article.
Ce qui m'agace, c'est le discours béat de certains très "belles âmes" qui ne semblent pas voir à quel point les individus sont riches, denses d'une vie que la sociologie elle-même a du mal à définir et que c'est cette densité justement qui peut poser problème aux tièdes, aux bien assis du politiquement correct, aux dogmatiques du modèle républicain.
Quant aux Etats-Unis, certaines de leurs villes proches de la frontière mexicaine sont maintenant majoritairement peuplées par des latinos qui s'en sortent plutôt bien, qui ont envie de s'en sortir aussi bien que les WASP et multiplient les associations et les initiatives communautaristes.
Patrice Houzeau
Et bien...
"Jusqu'au relativement inutile et souvent très mêle-tout C.O.P. (Conseiller d'Orientation Psychologue, - Attention, danger !) que j'ai vu ramener sa fraise en conseil de classe pour reprocher aux enseignants de décourager les élèves en leur mettant des notes trop basses !"
Et bien, COP de mon état, je ne sais comment prendre ce réquisitoire, ou plutôt si, je ne le sais que trop bien... Compte tenu qu'il ne fait que délayer les miévreries d'usage à l'encontre des personnels d'orientation, et autres idées reçues, prêts-à-penser que vous vous faites forts de relayer, bien loin du moindre début de conception originale. Ces lignes sont un tissu d'imbécillités, compte tenu du fait que :
1)les prérogatives de la fonction de COP lui assurent le droit le plus absolu de participer à un conseil de classe, et de peser sur les décisions d'orientation. Les professeurs, ne vous en déplaise, ne sont pas les seuls juges, et c'est parfois très heureux ! Il ne s'agit pas de "ramener sa fraise", c'est bien plus que cela, cessez de vous prendre pour le roi de l'école.
2) "relativement inutile", c'est vous qui le dites, car cela m'amène à penser que vous n'avez jamais été professeur principal de troisième ou de seconde (vous savez, les paliers d'orientation). Ou alors, vous ne l'avez été que pour toucher l'ISO, et c'est marre.
3) "souvent très mêle-tout", absolument pas, nos missions sont clairement définies, vous n'avez qu'à vous y intéresser avant de nous prendre à parti.
4) Question résultats scolaires, vous semblez ne pas tenir compte du fait que le système d'affectation à la Française se base quasi exclusivement sur les notes. Et bon nombre de vos confrères, dont vous, semblent persister dans l'ignorance volontaire de cette REALITE. Désolé, ce ne peut être le cas pour le COP, qui n'est en aucun cas responsable de cette organisation, mais qui se doit d'aider l'élève à se sortir au mieux de ce dédale.
5) Si je devais casser du sucre sur le dos de vos collègues et de vous-même chaque fois que je reçois en entretien un élève dont le niveau en telle ou telle matière est faible, alors que votre mission première est d'assurer ces apprentissages, je serais fâché avec les équipes éducatives depuis longtemps. Ce n'est pas le cas, nous travaillons en sympathie et en bonne intelligence. Gardez votre aigreur pour les vrais responsables du gâchis que vous observez.
A bon entendeur, salut.
P.S. : si vous pouviez exposer des théories un peu novatrices, pour changer, au lieu de nous ressortir des arguments éculés... Enfin, on fait l'école de demain avec les idées d'hier, et les moyens d'avant-hier, n'est-ce pas ?
POUR SHAOLIN
Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à se baser sur les notes pour déterminer si un élève peut ou non poursuivre ses études. En conséquence, je ne vois pas au nom de quelle transcendance on affirme que tous les élèves doivent sortir de l'école avec un diplôme.
Désolé, mais je pense qu'un certain nombre d'élèves ne relèvent pas du système scolaire traditionnel et que, pour eux, l'apprentissage est sans doute la meilleure solution.
Vous défendez votre profession, et c'est tout à votre honneur, mais vous ne m'empêcherez pas de penser qu'il est absolument anormal qu'actuellement on remplisse les lycées généraux avec des élèves pour lesquels il serait bien plus judicieux de suivre une formation professionnelle.
J'ai travaillé en collège et j'ai souvent été surpris, et choqué, de la mauvaise image que l'on donnait des Lycées Professionnels aux élèves de troisième. L'orientation en LP y est souvent vécue comme une punition, un pis-aller, tandis que l'on ne cesse d'agiter la promesse du relatif prestige du Lycée général !
Résultat : les universités sont pleines d'éudiants dont on ne sait trop quoi faire tandis que certaines formations professionnelles (bâtiment, restauration,...) se vident bien que les débouchés existent !
Je n'ai pas encore entendu un COP dénoncer cet état de fait et j'ai souvent l'impression, - détrompez-moi si j'ai tort - que beaucoup de Conseillers suivent les consignes ministérielles et/ou rectorales : envoyer ce qu'il est administrativement possible d'envoyer d'élèves en seconde générale et le reste en LP.
Quant aux idées novatrices, je les laisse à Ségolène et Meirieu : il me semble que l'on n'a que trop innové déjà et pas assez formé de gens à exercer un métier. Ce qui, ne vous en déplaise, est la mission première, - et à mon avis la seule -, de l'école.
PS : Dois-je prendre ce " A bon entendeur, salut !" comme une menace ?
Patrice Houzeau
Hondeghem , le 29 novembre 2006