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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 17:41
Sur la Guerre des Mondes de Spielberg

Hier soir, samedi 9 juillet 2005, j'ai eu l'occasion de voir La Guerre des Mondes, le dernier film de Steven Spielberg. Quelques réflexions en passant :

1) Le rythme de ce film est soutenu. Pas de longueurs. Pas de sentimentalisme. Une descente dans l'enfer de l'invasion extra-terrestre qui ne laisse aucun répit au spectateur s'il se laisse prendre au jeu. Et, croyez-moi, on se laisse prendre très facilement.

2) Des séquences réussies et parfois impressionnantes telles que celle du train en flammes qui traverse l'écran de droite à gauche ou celle de la pluie de vêtements, lente et macabre dans la nuit, ou encore celle des cadavres charriés par le fleuve, scène que découvre Rachel, celle qui doit être sauvée et ici la fille du personnage principal.

3) Les machines extra-terrestres sont sous terre depuis longtemps, "des millions d'années" dit-on dans le film et cela en prévision de l'invasion. Certes, mais étant donnée l'actualité, - attentats à New-York le 11 septembre 2001, à Madrid en 2004 et à Londres le 7 juillet dernier -, on pense aussi aux "réseaux dormants" des terroristes, qu'ils soient intégristes de l'islam ou déstabilisateurs professionnels, présents dans un grand nombre de pays sans doute, souterrains, clandestins ou occultés par des activités paravents et prêts à entrer en action.

4) Certaines séquences du film, à mon avis, évoquent discrétement mais assurément l'holocauste, la mise en oeuvre de l'extermination des juifs par les nazis durant la seconde guerre mondiale : la pluie de vêtements, les massacres, l'emprisonnement des personnes dans des "cages" et l'utilisation du sang de ces personnes comme carburant semble-t-il.
L'un des personnages du film dit même : "Ce n'est pas une invasion mais une extermination."
La fille du personnage principal (Ray) se prénomme Rachel et le combat de Ray, tout au long du film, a pour but -et prend ainsi tout son sens- de préserver Rachel, de la sauver de l'horreur.

5) Le premier pays à être touché par l'invasion est l'Ukraine. Dans la version que nous connaissons tous, et qui était déjà très bonne, celle des années 50, il n'était pas question alors de l'Ukraine qui était une région de l'URSS et le film pouvait être vu comme une métaphore de la guerre froide et des conséquences d'une attaque venue de l'Est.
Ici, la mention de l'Ukraine au rang des victimes rappelle que les ex-pays du Bloc Est ont aujourd'hui le même ennemi que les Etats-Unis et l'Europe et partagent désormais les valeurs et les intérêts du Monde Libre.
Il n'est donc pas innocent que l'un des premiers symboles à tomber devant l'attaque des vivantes machines tueuses extra-terrestres soit un lieu de culte chrétien.

6) Je pourrais continuer ainsi mais mon propos n'est pas de passer en revue chacun des éléments qui m'est resté en mémoire mais plutôt de vous inciter à aller voir ce film qui n'est pas, à mon sens, un simple divertissement, mais une mise en garde.
D'ailleurs, comme vous le verrez par vous-même, le propos est plutôt pessimiste, même si les "aliens" s'avèrent en fin de compte allergiques à "l'air de la liberté", et plusieurs scènes du film laissent songeurs quant à l'attitude des humains en cas de crise grave.
Spielberg fait donc preuve d'une lucidité assez démoralisante mais certainement salvatrice si l'on prend pour principe qu'il vaut mieux prévenir que guérir.

                        Patrice Houzeau
                        Hondeghem, le 10 juillet 2005
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commentaires

T
<br /> <br /> J'ai été très déçu par cet opus, le plus mauvais de Spielberg !<br /> <br /> <br /> <br />
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