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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 11:11

EN PARCOURANT LA FRONTIERE INVISIBLE 1

« Franchement, un jeune homme comme vous devrait être sur les routes… Aller sur le terrain au lieu de traîner dans un bureau. A votre âge, j’étais géographe de plein vent, moi ; pas cartographe de cabinet. » (Schuiten et Peeters, La Frontière invisible, tome 1, Casterman, p. 26).

Face aux fenêtres posées
Comme des énigmes
Debout avec tes valises
Ton visage au ciel
Où tournoient les cartes.

L’ombre passe les limites
Croise la poussière
Il t’a semblé te perdre
En plein soleil.

Le vieux maître encombré
Bougonne Qu’il y a-t-il
Dans cette relève à couleur rousse
De poule devant l’horloge ?

Sur la mécanique à pédales
Qui parcourt le labyrinthe
Le passé des géographies
Que dissipent le vent
Et le présent des encres
Et des poussières.

Les machines tracent les géographies
Que les minuscules bipèdes
Parcourent en tous sens.
Il s’agit de maîtriser les frontières
Vouer les humains
Que déchirent les tourments élémentaires.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 8 novembre 2009

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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 18:51

QUATRAINS SOUS LA PLUIE

La pluie qui arrive sur ma main

En longues fées grises me demande
Pourquoi que pourquoi que
Sous les gouttes je reste là.

Qu’est-ce que je peux répondre

A cette insistante sinon que
Si je veux m’en griller une tranquille
Il me faut aller dehors ?

Alors la fumée de ma blonde

S’en va dans l’air percé
Et la rue grise et rouge
Se dissiper en douce.

Patrice Houzeau

Hondeghem, le 23 octobre 2009

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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 13:08

SA CHUTE AU-DEDANS

« La pomme fruit de tous les regards
   Poursuit sa chute au-dedans
   Vers l’aube de sa chair
   Parce qu’elle est le passage de la nuit »
(Alain Wexler, La Pomme, 4, Ecrit(s) du Nord n°13-14, octobre 2008, Editions Henry, p.85)

Le fruit est non seulement de l’arbre mais de l’œil.
Des non seulement, les êtres, attachés l’un à l’autre.
Se détachant.
Chutant.
Chutant des yeux fertiles.
Au-dedans, les chutes.
Puisque nous sommes pleins de chutes que nous chutons en nous-mêmes sans cesse et nous relevant.
Sans cesse.
A nos chutes font écho les chutes du réel.
Comme les pommes les hommes tombent, mûrissent, pourrissent, sont avalés par la terre.
Puis reviennent à l’arbre, à l’aube, à la chair.
Une fois achevée dans la nuit du sol cette longue macération qui nourrit les racines.
Alors chute la fée folle de la lumière croqueuse de pommes parmi les feuilles.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 18 octobre 2009

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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 17:30

L'HOMME DE L'ÊTRE

"Avec tes veines chargées de nuits, tu n'as pas plus ta place parmi les hommes qu'une épitaphe au milieu d'un cirque." (Cioran, Syllogismes de l'amertume, folio essais, p.49).

Comme le sang de l'homme était aussi rouge que noir, il fut décrété, à son arrivée dans la cité, qu'il avait autant sa place parmi les hommes au sang froid que parmi les hommes au sang chaud, que parmi les femmes, les indécis, les philosophes, les poètes, les mathématiciens et les géomètres. Losqu'il mourut de mort violente, et que donc une autopsie fut ordonnée, on constata que son sang avait tourné en littérature. En conséquence, non sans d'abord avoir hésité, et discuté, entre le rayon Pornographie et le rayon Mathématiques/Physique/Chimie,  il fut rangé dans la Bibliothèque. Il fut décidé ensuite d'ériger une stèle dans la terre désséchée d'un ancien lieu-dit sur laquelle fut gravée l'épitaphe suivante : "Ci ne gît pas x-y-z, homme de lettres, qui ne fut parmi les hommes que pour être parmi les ombres."

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 10 octobre 2009

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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 17:35

FANTAISIE A CORRESPONDANCES

Echos
.

De la musique, on aime bien en flanquer aux ténèbres, du rythme à fantômes, du xylophone à squelettes, du clavecin à clavicules, de la timbale d’outre-tombe ; ce qui donne danses funèbres, gothiques féeries, leçons de ténèbres, requiems et tombeaux, valses mascarades, chambres d’échos, lacs à sirènes couineuses, si grinçantes, mélopant drôle, assonant la lettre « o » dans quelque alexandrine mesure :

« Comme de longs échos qui de loin se confondent »
   (Baudelaire, Correspondances, vers 5, Les Fleurs du mal, pièce IV)

ce qui, dans le genre musical, fut très costaud dans la modulation du « o », du « o » comme, du « o » long, du « o » en « échos qui se confondent », et « loin » encore…

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 octobre 2008

 

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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 01:27

AVIS DE TEMPÊTE

Souvent, chez nous, il fait du vent. C’est que souvent chez nous est ouvert à tout vent.
Si c’est un vent soufflant énorme, alors c’est qu’il n’est plus très loin, le géant qui vient nous envoler ce qu’il peut dans ses grandes mains brasseuses d’air.
Si c’est un vent tempêtant d’la trompette, on en pique, avec nos piques à vent, de larges extraits avec lesquels on grave des galettes de jazz. On a droit parfois à une batterie du tonnerre.
Si c’est un vent ululant, ça nous fait des chansons ululantes, et si c’est du hurlant, c’est bon pour un rock ou un boogie.
Quand c’est du vent à décorner les bœufs, les cocus et les boulonnés du casque, ça nous fait rire et on en fait des histoires à se raconter en se gondolant comme des miroirs.
Si c’est du vent à l’engoule, ça nous fait frémir. On se récite alors des histoires de revenants en priant pour qu’il ne revienne pas, celui qu’on a chassé, l’autre hiver, celui de la grande boucherie.
Parfois, c’est un vent à pomper la mer. On se planque alors. Nous devenons invisibles et la page où nous nous agitons reste blanche.
Après, c’est qu’ça dégringole des grêles de têtes coupées. La Reine en fait des parties de croquet. Mais ça ne nous regarde pas. Après tout, ces têtes on ne les connaît pas.
S’il se met à pleuvoir des osses et des tuyaux crevés, c’est que les mérinos ont servi de méchoui et que le géant a englouti un village.
S’il pleut des banquiers marrons et des sourires en coin, nous nous félicitons et disons voilà quelques voleurs de moins.
Une pluie d’as de pique n’est pas bon signe, sauf pour le fossoyeur. Nous nous signons alors et révisons, comme tous les ans, nos testaments.
Quand il zig-zague des éclairs, que ça se met à danser du sabre, nous nous mettons à la fenêtre pour contempler les têtes à angle barbu qui tournoient sur de grand chevaux noirs et blancs.
S’il tombe des tonneaux percés, c’est qu’il est temps de tirer le vin.
Si ce sont des claques, des gifles, des mains coupées et des ongles longs, c’est qu’il y a eu une scène de ménage là-haut, et que les dieux ont fait de ces moulinets avec tous leurs bras qu’ils en ont perdu quelques uns dans la bataille.
Si ce sont des clavicules d’anges désossés, c’est que le Grand Souffleur a dîné. Il est temps alors pour nous de nous coucher tandis que, doucement, dans l’air bleuté, passe le grand vaisseau de sable de la tisseuse de légendes.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 20 août 2009

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10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 06:51

NON PAS MA COUSINE

A Mauricette Beaussart,
Avec admiration.

Je suis demandée d’écrire mes histoires de la vie que je mène ici ou là, maintenant ou avant dans l’autrefois qui demeure dans ma tête.
(Mauricette Beaussart citée par Lucien Suel in La patience de Mauricette, La Table Ronde, 2009, p.48)

Pas la fièvre ensorcelée ni mélancolique langueur.
Point donc du pincement du cœur.
Maîtrise alors comme un maître en soi.
Qui la dirige notre marionnette en peau de soi.
Théâtre poupées de peau le spectacle nous lie le sang.
Dedans les sœurs de la sueur les armes des larmes.
Les masques dépiautés du temps.
Au son des rivières des lièvres et des vipères.
Que l’on accorde au cendrier en forme de cœur.
Celui de ma sœur.
Répandue dans la terre.
Les guitares aux cordes de racines des frères.
Macchabées dépouillés tout crevés égarés.
Les guitares les nuits bleues des gares.
Les have a cigar cigar cigar cigar.
Qu’ça averse des notes anglaises mélodies.
Non ce n’est pas ma cousine qui s’appelle Mélody !
Nelson aux élégances qui dansent.
Les enfances dans la panse.
Tournent leur vinaigrette nausée.
Pour tête sur un plateau porté.
Par l’ondulante.
Sur les tréteaux des pierres plates et des lentes.
Herbes.
S’aiguise le couteau de la comédie.
Zerbes.
Après maintenant.
Zerbes.
Elles m’étouffent lentement.
Zerbes.
Se lient autour de ma gorge.
Zerbes.
Souples aiguilles de mooolle horloooge ge. ge. ge.
Zerbes ! Zerbes ! Zerbes !
Cinglées les cymbales !
Frappée la batterie soleil !
Cingle cymbale !
Roule soleil
Bleu froissé de pluie
Dépliée la nuit.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 10 juillet 2009

 

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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 10:40

HARPE

Elle est l’habitude à la fenêtre
Des oies sauvages lui volettent dans l’être
Un peu comme dans un poème d’Aragon
Sur le domino des pelouses flottent des canassons
Elle est l’habitude à la fenêtre
Le figaro des aiguilles
Lui creuse des sillons des anguilles
Qui se nouent sur son visage à la fenêtre
Qui donne sur la rue où tombent des tombeaux
D’où se glissent des anges très beaux
Et tout à fait spectraux
Qui donne sur la rue où tombent des caveaux
D’où sortent des familles
Entières de squelettes noués d’anguilles
C’est qu’il pleut sans discontinuer
Sur la rue sur les chiens les troquets les pavés
Oùsque parfois un ratichon se tord le pied
S’emmêle les nougats s’entorse la cheville
Et jure des chapelets d’anguilles
Qui lui surgissent par les trous d’nez
Elle l’habitude à la fenêtre
Elle ne rit pas du grotesque de l’être
Elle contemple la pluie
Qui le long des murs fait des plis
La pluie où il y a la harpe mystérieuse
De l’île mystérieuse
Qui chante une chanson mystérieuse
Dans une langue ancienne
Et si belle qu’à peu ne tienne
Que vous ne vous remettiez jamais
De tant de beauté.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 juin 2009

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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 10:21
UNE ÉNIGME LITTÉRAIRE RÉSOLUE : LE DEMI SONNET
sur une communication de l'érudit (mais ça ne fait rien) Orlando de Rudder

L'étonnant érudit Orlando de Rudder nous a communiqué ces jours-ci un exemple époustouflant de demi-sonnet (que vous lirez ci-après que j'eusse expliqué quelque chose, bande d'assoiffés du savoir !). Mais la question se pose : d'où vient le demi-sonnet ?
Après en avoir débattu assez pour m'en faire une idée sinon précise, du moins certaine, après en avoir débattu dis-je avec quelques propriétaires de châteaux bordelais, je puis, moi, Patrice Houzeau, avancer la tête haute dans les couloirs de l'Université car je tiens l'explication :

On sait que le sonnet a été popularisé en France par les écrivains de la Pléïade.
Ors donc, un jour que Joachim Du Bellay était revenu quelques jours au pays, laissant Rome dans Rome et ses affaires au vestiaire, et alors qu'il s'apprêtait à rassembler des notes en vue d'un ouvrage qu'il n'acheva point -hélas !- et dont on sait seulement qu'il s'agissait d'un manuel de cuisine dont le titre provisoire était "Défense et Illustration de la Langue de Boeuf et d'autres Ragoûts bien de chez Nous", ors donc, il croisa son vieux poteau Ronsard.
Celui-ci, -c'était à l'heure où blanchit la campagne-, sortait justement d'une petite sauterie littéraire où l'on avait dignement fêté les premières réussites commerciales des auteurs de la Pléïade, et apercevant son confrère Du Bellay au bout d'la rue le héla amicalement :
- Joachain ! Mon frère, j'chuis à demi sonné !
On connaît les problèmes auditifs de l'auteur de L'Olive. Vous devinez la suite, car vous êtes perspicaces...
Persuadé que, pendant qu'il était occupé à avaler des couleuvres en Italie, la mode avait changé et que, dans le louable souci de ne point lasser le lecteur avec des vers qui ne servent à rien, il s'agissait maintenant de composer des textes plus courts, toujours plus courts, notre grand écrivain se mit donc à la tâche...
Dans un premier temps, il ravit ses éditeurs qui virent là une source d'économie substantielle : moins de papier, moins d'encre et plus de place pour les appareils critiques que les pédagogues des temps futurs ne manqueraient pas de laisser.
Mais la nouvelle se répandit bien vite et la Corporation des Plumeurs d'Oies et Faiseurs d'Encres ne tarda pas à menacer de certains retards dans les livraisons. De plus, certains jaloux firent passer la nouvelle au-delà des Alpes et l'honorable famille des Pétrarquistes fit savoir qu'à force d'écrire des demi-sonnets, il se pourrait bien que l'on finît demi-poète et même moitié d'homme...
Jojo prit peur. Ses éditeurs itou. Et les demi-sonnets finirent dans un autodafé dont Voltaire, à mots couverts, tant l'affaire restait brûlante et cela malgré le temps qui avait tant passé la promesse des roses,  dont Voltaire donc, en prenant grand soin de changer les noms des lieux et des gens, parla dans son "Candide"...
Comme quoi y a pas que dans les davincicodes que l'on trouve des vérités troublantes !

Mais il est temps maintenant d'en venir au texte lui-même si aimablement communiqué par notre ami Orlando de Rudder :

                    Poème retrouvé dans une bouteille de gnôle

(demi-sonnet [1] sans rimes [2], agrémenté de vers-à-peu-près quoique inégaux rendant hommage à Heredia, Nerval, Rimbaud, Corneille, Villon, Hugo, Racine, ouf !)

                                                                                             Tout vrai poète tient

A frôler le quotient

                                                                                        
De ceux qui balbutient

                                                                                                      
Alphonse Allais.

Chrome [3] dingue folle de cerveau [4] mordue à renier [5], fatale [6]
Essuie la Traîne herbeuse [7], lave l'oeuf [8], un gonze [9] ollé ! [10]                        
Pas laide [11], soule [12], ciel [13] ! N'est-ce point ? et des moches [14] grevées
D'orage[ 15], odes de ces poires [16], or veille [17] : est-ce [18] ennemies ? [19]

Frêle sur main [20] qui, âpre, hait [21], vous suivez ? [22]
Allô ? Bout blanchi [23]. La compagne
S'égaye [24] pendant l'horaire [25] d'une morfondue [26] nuit.

NOTES
:

[1] Le demi sonnet est une forme extrêmement rare dans la littérature française. Dans les autres aussi.

[2] Ni raison, d'ailleurs... tout ça parce que l'auteur du sonnet vêcut sobrement. Seulement, son écrit fut influencé par les vapeurs d'alcool demeurant dans la bouteille. Le papier, comme l'encre, devint ivre, tel un vulgaire bateau descendant, par exemple, des fleuves impassibles. Si l'auteur inconnu avait été un alcoolique, comme tout le monde, l'effet de sa déréliction mentale aurait été, suivez-moi bien, annihilé par la bouteille, puisque - par - égalent +. Paul Claudel buvait peu. Mais il ne plaçait pas ses vers dans une espèce de flacon. Il y a un truc qui ne va pas. On s'en fout.

[3] Elle se nomme Chrome parce qu'elle a les cheveux jaunes. Jaune de Chrome est le titre d'un excellent ouvrage d'Aldous Huxley. Mais ça n'a rien à voir.

[4] Parmi les abats vendus en triperie, on peut dire qu'elle préfère la cervelle ( il semblerait qu'il s'agisse de la cervelle d'agneau). Attention, la cervelle peut contenir jusqu'à 2400mg de cholestérol pour 100g. On vous aura prévenu !

[5] Elle (Chrome, vous savez, celle qui a les cheveux jaunes) trahirait père et mère pour un plat de cervelle, surtout au beurre noir, ce qui n'est pas très bon pour son foie. Ni le mien. Ni le vôtre.

[6] Que vous disais-je ? L'abus de cervelle d'agneau peut même devenir mortel !

[7] Elle a consommé son mariage dans un pré. Il a bien fallu essuyer les taches. Son nouveau mari ne l'a même pas aidée. Les hommes sont des mufles !

[8] Comme c'est une poule elle a pondu un oeuf. Comme il était sale, elle l'a lavé. Quoi de plus naturel ?

[9] Le poussin, une fois éclos, se révéla mâle. Autrement, le saviez-vous ? On aurait : une gonzesse (du substantif gonze (cf supra) et du suffixe -esse notant le féminin : un f, une fesse, un quai, une caisse, etc.

[10] Cri de joie espagnol : Chrome est polyglotte, et de plus ibérique par son arrière-grand-père (1855-1936), tout d'abord torero, puis boucher à l'arène qui bourrait à la chaîne les chorizos taurins qu'on mêlait au riz chaud de la paella.

[11] Autrement, elle n'aurait jamais pu se caser !

[12] Elle venait de mélanger le champagne, la sangria, le Veterano Osborne et un tas de cochonneries liquides. Mais c'est permis, un jour de noces. Même en Espagne. De toute façon, ce mariage fut célébré en banlieue. Il y a certes des banlieues en Espagne. Il ne s'agit en aucun cas de ces dernières.

[13] Cri d'indignation des boudins jaloux et autres mijaurées trop contents de s'enivrer à l'oeil après la cérémonie.

[14] Il s'agit de celles qu'on vient de mentionner.

[15] Le Seigneur, dans sa Toute Puissance, fit pleuvoir seulement sur ces personnes à la fois laides et envieuses.

[16] En plus, elles sont bêtes. Au point de tenter de rédiger un poème pour se faire pardonner !

[17] Il faut tout de même faire gaffe à ces salopes !

[18] Nous devrions lire : "sont-ce", mais ce n'est pas joli-joli.

[19] Évidemment ! Ces sournoises onctueuses feignent l'amitié. Mais elles préparent leurs sales coups en douces. Un peu comme mon ex-femme mais en moins moderne.

[20] L'une de ces roulures a voulu masturber le jeune marié. Mais comme elle est trop moche, le sexe de cet homme ne fut point vigoureux. C'est bien fait ! Mais pour qui ?

[21] Cet abruti en conçut une animosité féroce contre l'inexperte masturbatrice. Suite de cette note à la note 23.

[22] Ça me ferait mal !

[23] ... qui lui refila une étrange maladie consistant en des taches livides sur le prépuce, et même; carrément, sur le gland. Alors, évidemment, il téléphona d'urgence au médecin :"Allô", dit-on dans ces cas-là.

[24] On devrait lire : la mariée. Mais cette faute vénielle se comprend, à cause de l'émotion produite par ces événements ridicules. A tel point qu'elle hurle de rire, même qu'elle se tient les côtes ! Qui ? Mais la mariée, évidemment, sus-nommée : la compagne !

[25] Le malheureux ne parvient pas à dormir. Il compte les heures tandis qu'à côté de lui, son épouse se gausse. Quelle nuit !

[26] Quelle nuit, disais-je : la preuve, ce pauvre malade se ronge les sangs. Le médecin ne viendra que le lendemain (si vous avez trop de cholestérol à cause de la cervelle d'agneau, consultez plutôt un autre docteur : celui-ci semble très occupé. Ou négligent. A moins qu'il ne soit malade). Et, tandis qu'il s'inquiète, Madame s'esbaudit ! Tout ça à cause d'une mocheté qui n'en a rien à foutre et trop peu à branler !

     Notes critiques d'Orlando de Rudder sur un demi sonnet dont l'auteur gagne à être connu.

Commentaires

C'est lumineux !
Jean d'Ormesson de L'académie Française

C'est pas bandant...
Michel Houellebecq, Irlande

OUAF!OUAF!OUAF!
Mechior, mon chien
Posté par Anonyme&Co, 30 septembre 2005 à 14:25
MERCI !!!!!

Merci, Monsieur Houzeau de nous rappeler les progrès fulgurants qui furent accomplis par ces géants que furent les auteurs de la Pléïade ; quel progrès fut le sonnet ! Songez au travail à la chaîne des scribes médiévaux obligés pour vivre de copier les milliers de vers contant les aventures fumeuses autant qu'hallucinées d'un certain Arthur et de sa bande de ferrailleurs !
Le demi-sonnet ! quel dommage que le projet ait fait long feu ! quelle économie ! On aurait pu placer deux demi-sonnets sur une même page, cela aurait réduit les frais d'impression et en supprimant la numérotation, la Pléïade aurait inventé le collage littéraire et toutes ses possibilités polysémiques !
Quel gain de temps aussi pour nos professeurs actuels qui auraient pu réduire ainsi de moitié leurs notes de cours !

Jeanne HOTTE du Centre de Rééducation par l'usage du Cerveau des Bacheliers de l'Université de Paulmay-les-Claies
Posté par j.HOTTE, 30 septembre 2005 à 17:29

Une erreur due à l'éthylisme délibéré m'a fait oublier l'interjection "et mince! au vers 3, après "ciel". Voilà ce que c'est que de boire comme un trou!
Quel exemple pour notre saine jeunesse qui s'en fout complètement
Posté par mwamaim, 30 septembre 2005 à 21:12

D'ailleurs c'est pas "et mince" je ne sais plus ce que c'était... je vais revoir et corriger!
Posté par mwamaim, 30 septembre 2005 à 21:15

Retrouvé sur le vieux fichier macintosh que j'avait mal recopié! c'est la question et appui du discours: "n'est-ce point?"...Après "ciel", donc!
Posté par mwamaim, 30 septembre 2005 à 21:19
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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 09:56

LA TÊTE A MICKETTE TOMBE DANS L'ASSIETTE !

C'est un anime assez macabrement amusant sur le blog Une jeune fille bien : Une mickette à tête de mort laisse tomber sa tête dans une assiette et pique une fourchette dedans ! Le titre, c'est Mange ta tête !

L'auteur de cette fantaisie autophagique est-elle végétarienne et dénonce-t-elle ainsi le fait de manger de la viande puisque nous sommes, les animaux et nous, constitués de chair  susceptible de souffrir ? En tout cas, cela m'évoque ce que disait Marguerite Yourcenar, dans l'Oeuvre au Noir sur le mépris de Zénon pour les repas de viande et "la digestion des agonies" (je cite de mémoire).

Mais cela pourrait être aussi une variation sur le thème : "si tu te prends trop la tête, tu n'as qu'à la manger !" Dans ce cas, on pourrait très bien substituer à l'expression "Tu me prends la tête, là !" l'expression : "Tu me bouffes la tête, là !" (ne pas oublier le "là", très important pour la fonction poétique du langage !). Il est vrai qu'en français on a déjà les très vulgaires expressions "Ils (les clients, les patrons, les élèves, les patients, les collègues, etc...) me bouffent" ou "Ils commencent sérieusement à me les brouter !". En tout cas, l'accent est mis sur le cannibalisme symbolique de certaines phases des relations humaines. Et au Québec, on dit quoi ?

Pour répondre à la question du titre et si l'auteur du blog Une jeune fille bien est bien une fille, (il semble que oui !), eh bien, elle a bien du talent puisqu'en dehors de cette animation un peu "trash", elle réalise des planches bien faites et bien vues !

               Patrice Houzeau
               Hondeghem, le 16 août 2005

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