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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 14:39

EN REGARDANT TIGRE ET DRAGON

TIGRE ET DRAGON : CALLIGRAPHIE

Une toute jeune fille de l'aristocratie
Apprend comme il se doit l'art de la calligraphie,
Le geste parfait comme celui de l'escrimeur
Qui consiste à puiser dans l'encre noire
Des lettres de haute élégance sur la finesse du papier.
Droite comme un signal, elle avoue sa sympathie
A l'aventurière, et, calligraphiant son nom,
Dessine en même temps une épée.
L'épée dont il est question dans Tigre et Dragon
A pour nom Destinée ; les secrets de sa réalisation,
Le temps les a oubliés et l'épée n'a pas d'autre âme
Que celle de celui qui la manie ; alors l'épée danse
Et chante ; la jeune fille au poignet si agile
Mêlant son nom au fil de l'épée, scelle ainsi sa destinée.

TIGRE ET DRAGON : VOLTIGEUSES

Une cérémonie de mariage ; il faut attirer la Hyène
Puisqu'un Maître n'abandonne jamais son disciple.
La fiancée s'est enfuie, - est-elle dans le désert ? - ;
Le jeune Maître Long est une jeune fille entre tigre et dragon
Qui répond Moi je suis... Moi je suis et qui se bat
Tu peux toujours serrer ton poing, tu ne tiens que du vide ;
Ouvre ta main et tu possèdes la terre entière.
Dit-il, le chevalier qui a renoncé à la méditation.
Le jeune Maître Long enfin sera ce dragon planant dans les airs.
Tigre et Dragon est un film de femmes combattantes :
La Hyène, la Grande Soeur et le très jeune Dragon venimeux ;
Elles voltigent, volent de toit en toit, souples dragons,
Araignées gymnastes, leurs assauts sont des danses
Qu'accompagnent les tambours et le balancement des arbres.

Note : Tigre et Dragon est un film d'Ang Lee (Chine, 2000)

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 28 avril 2006

Commentaires

Ah! Voilà un beau film. Il y a quelques temps j'ai vu "Le secret des poignards volants" et je l'ai trouvé encore plus beau, plus abouti. Il y a encore Zang Ziyi en vedette elle y éxecute une "danse des tambours" époustouflante! Tout est beau dans ce film, les acteurs (Takeshi Kaneshiro vraiment très mignon), les costumes, les décors (la forêt de bambous est magnifique), et l'histoire romantique à souhait. J'ai particulièrement aimé une scène silencieuse, tendue à l'extrême, très longue, le dilemne qui agite l'esprit de Zang Ziyi est quasiment palpable. L'amour aura le dessus dans ce combat fratricide. Je vous le conseille Patrice, comme d'autres vraiment intéressants à voir. Je ne citerais que "Musa" un western à la sauce soja, à voir absolument. Et puis pour rire à gorge déployée, "Shaolin soccer" en VO (indispensable!) la langue chinoise avec ses intonations parfois si exagérées rajoute sa couche de sel à l'histoire parfaitement loufoque dont on retiendra les effets spéciaux faits avec trois bouts de scotch et un peu de ficelle!
Hilarant!

Amitiés

Posté par Chris, 28 avril 2006 à 11:19
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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 14:28

FUMEUSE

Elle dit qu'elle est une droguée de la nicotine.
Elle dit qu'elle pense à sa première cigarette du matin lorsque les pointes de ses seins sont dures ; elle allume une cigarette avant de préparer le café.

Elle dit qu'elle arrête parfois.
Alors elle va dans les salles où des femmes et des hommes travaillent leurs corps pour être plus performants, pour enfin être assez beaux pour leur plaire.
Elle ne plus attention alors aux nonchalances charmeuses des fumeuses, au regard appuyé des hommes cavaleurs dans les bars.

Mais souvent elle mange trop.
Elle dit que tout le monde le sait :
Les fumeurs sont à 10 % en dessous de leur poids.
Elle grignote des biscuits, des barres de chocolat, des fruits, des amuse-gueule.
Elle éprouve la nostalgie des fumeuses.
Elle en a envie, de cette vie nerveuse et rêveuse et fiévreuse, adolescente, rêvée,

Cette vie sans fin des fumeuses.

Elle dit qu'elle a envie d'un café.

(Ce texte a été publié une première fois dans la revue Ecrit(s) du Nord, numéro 7 (livraison d'octobre 2001, p.39)

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 27 avril 2006

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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 14:22

ARBRES

Des élancements noirs plongent leurs racines vers le ciel.
Il s'agit d'une garde sombre.
Le long de leurs torses tatoués de mousse des dizaines de bestioles d'un empire d'herbes s'affairent avec une obstination de bons élèves.
De là où il est il semble que les branches griffent le ciel d'un blanc cassé de vitre sale.
Les messagers y font des pauses nerveuses.
Puis puisque la pluie règne ici comme une mauvaise habitude, le rêveur soulève sa tête, meut son corps et dans une grimace d'homme dérangé décide de reprendre le cours quotidien de ses activités nécessaires.

Ce texte a été publié une première fois dans la revue Ecrit(s) du Nord (numéro 7, livraison d'octobre 2001).

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 27 avril 2006

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 04:50

SONNET NOSTALGIQUE

Les enfants dans la cour, les flaques, les chemins,
L'air est vif comme un feu doux qui vous pique un peu ;
Il faut tracer la croix invisible du pain ;
D'autres croix sous la pluie... toujours ! à la Toussaint.

Et vais-je retrouver en me frottant les yeux
Le ciel d'Hénin-Beaumont et mes sept chevaux bleus ?
Mes petites amies dont je guettais les seins...
Septembre est beau de ce noir bleuté du raisin.

Les gens racontaient leurs vacances en Espagne ;
La crise n'avait pas alors vidé l'épargne.
L'été, lisant Rimbaud, j'aimais la pluie qui parle :

Le temps n'est pas plus que la moquerie d'un merle,
- Dans le Pas-de-Calais merle se disait marle -,
Que le reflet dans l'eau qu'on prend pour une perle.

         
Patrice Houzeau
         Hondeghem, le 29 octobre 2005

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 04:42

CINQ VERS PICCOLOS

A quatre heures du mat', je bois du Negrita (1)
Au lieu de commenter Dom Juan et Molière (2) ;
A force d'avaler des rhums-cocas (3), il va
M'apparaître des araignées que, dans ma fièvre
Trop littéraire (4) , j'appellerai "Sganarelles".

Notes
: (1) Pour la pub, Mademoiselle Negrita, vous qui êtes si zolie comme une apparition baudelairienne, une caisse de 6 bouteilles de rhum, c'est envisageable ?

(2) J'ai très tort (et le tort tue !) mais comme je suis bienveillant, je me pardonne...

(3) Un rhum-coca, ça s'appelle un "Cuba libre" (évidemment !) mais seulement dans les films et les interviews de Serge Gainsbourg : maintenant qu'il est mort, le poète, et Philippe Léotard itou, y a plus grand' monde d'insolent à la télé, je veux dire de vraiment insolent, de magnifique, de décalé, de talentueux "par hasard et pas rasé" pour reprendre l'expression du grand Serge : Laurent Ruquier et Laurent Gerra sont bien gentils mais d'une grande vulgarité forcée de buveur d'eau qui tient à sa rentabilité. On s'en fiche, nous des méchancetés ("Mon dieu ! Que les hommes sont méchantes" chantait-il prophétiquement, le Serge Gainsbourg ), ce qui nous plaît, ce sont les gueules, les personnages, les vrais, à la Nougaro, à la Higelin, à la Thiefaine (que j'ai jamais beaucoup vu à la télé, comme c'est bizarre !), à la Brigitte Fontaine, qu'ils soient eux-mêmes et pas des produits pour DVD qu'on achète à Carrefour,  qu'ils disent des sottises ou chantent des chansons, c'est ça qu'on veut !

(4) "la fièvre littéraire", ça me rappelle les chansons de Brel : "Et dans mon délire de vieux chinois", après je sais plus, "Je serai beau, beau et con à la fois" et ce qu'il dit dans "On n'oublie rien" :

On n'oublie rien / On n'oublie rien du tout / On n'oublie rien / On s'habitue, c'est tout.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 29 octobre 2005

Scrupules

Vous remarquerez que Patrice Houzeau ne cite jamais que des extraits des oeuvres dont il parle (si bien d'ailleurs !). Pour ce qui est des oeuvres qui ne sont pas dans le domaine public, Monsieur Houzeau est scrupuleux : au contraire de certains comiques qui mettent in extenso des chansons de Brassens ou des poèmes de Prévert sans se soucier des ayants-droits !

Patrice Houzeau vu qu'on est jamais si bien servi que par soi-même !

Posté par Patrice Houzeau, 29 octobre 2005 à 05:51
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 03:20

DE QUELQUES ILLUSTRES
Où, en ce mois de novembre 2005, j'évoquai le grand Orlando de Rudder et une mouvelle mouture des Rois Maudits.

Étonnement heureux sur Google : lorsque l'on tape Orlando De Rudder on s'aperçoit que la notoriété de l'auteur du Bréviaire de la Gueule de Bois (disponible pour deux euros en librio) est grandissante sur le net. En effet, on trouve, bien sûr, les articles qui lui ont été consacrés par le Matricule des Anges ou l'Humanité, mais il est aussi de plus en plus question de De Rudder sur des sites plus personnels. Quelqu'un écrit par exemple que Orlando de Rudder est peut-être l'un des seuls véritables héritiers d'une littérature de l'insolence et du plaisir de la langue telle qu'elle a pu être initiée par Alcofribas Nasier (François Rabelais) ; sur un forum, quelqu'un se souvient avoir pris jadis une cuite avec l'écrivain et que ce dernier lui a même offert une nouvelle ; Le Bréviaire est, sur le site de l'émission de France 2 Savoir plus Sciences cité dans la bibliographie d'une émission sur les parfums, bref, Orlando De Rudder est-il en passe de devenir un auteur culte ? un auteur mythique ? En tout cas, moi, j'y crois.

Autre chose : vu lundi soir sur France 2 le quatrième épisode de la nouvelle mouture Des Rois maudits : épatant ! Jeanne Moreau est d'autant plus vraisemblable dans la perfidie de Mahaut d'Artois qu'elle est doublée par le fantôme de Jean Marais. Une phrase culte : "Robert, tu es un félon !"  prononcée après avoir fumé deux paquets de gitanes ; effet médiéval garanti !
Les décors assez fantasmatiques de Philippe Druillet ont probablement été dessinés par le fantôme des décorateurs des films de Sergueï Eisenstein : on retrouve les géométries mystérieuses, les grands improbables fauteuils et les fenêtres oniriques de Ivan le Terrible ou de Alexandre Nevski : d'ailleurs, les chevaliers français vous ont parfois un petit air de teutonique assez fendard !

eric_ruf_1

Eric Ruf dans le rôle de Philippe de Poitiers
Cette image est tirée du magazine Télé Cable Satellite Hebdo (semaine du 19 au 25 novembre 2005) et n'est ici utilisée qu'à titre d'exemple du travail de Philippe Druillet.




Quant à la musique, Bruno Coulais est hanté par ces notes graves, lancinantes et répétitives des trombones que le spectre de Prokofiev lui a soufflées dans l'oreille et qui dans Alexandre Nevski soulignaient le caractère maléfique des charges de la cavalerie teutonique. Cependant, Prokofiev était plus discret dans l'utilisation de cet effet, le rendant plus rare et donc plus désiré alors que les trombones de Coulais commencent à faire gronder mon chien.
Tout ça fait avec talent bien sûr, comme Maurice Druon, sans génie, mais avec talent.
Bon, j'ai l'air ironique comme ça mais en fait, Jeanne Moreau est formidable ; on peut y voir aussi, dans cette série Jacques Spiesser dans le rôle de Charles de Valois et Claude Rich dans celui du cardinal Duèze. Quant à Robert d'Artois, il est bien campé par Philippe Torreton, comédien véritable à diction parfaite et gestuelle efficace. Tout cela filmé par Josée Dayan, que beaucoup brocardent mais que beaucoup regretteront quand à la place de ses adaptations, la télévision ne nous présentera plus que des "reality shows" où l'on verra des intermittents du spectacle jouer le rôle de voyous des banlieues face à d'autres intermittents déguisés en fonctionnaires de police.
Au moins Josée Dayan donne du travail à de vrais acteurs et c'est infiniment moins gluant que la starac', y a même pas de comparaison possible.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 novembre 2005

Commentaires

JEannne Moreau est bien, mais elle ne vaudra jamais ma vieille copine Hélène Duc! Ca c'était MAhaut!!!

MAurice Druon est un triste sire, quoique natif de Vis en Artois, tout près de chez l'épatant Omar Yagoubi!!!! Cependant, les Rois Maudits est une série de livres passionnants, dans une très belle tradition de l'histoire romancée! JAmais une série n'aura la jolie verdeur de ces ouvrages ni leur liberté d'écriture!!!!

Posté par orlando de rudde, 22 novembre 2005 à 17:19

Une cuite avec moi? Est-ce bien raisonnable!!!! Est-ce même vraisemblable? Non: c'est faux! Il se trompe! S'il a cru que nous avons pris une cuite ensemble, c'est par erreur ou confusion! On avait beaucoup trop Bu pour ça!!!!! On était saouls comme des vaches, et c'est pour cela qu'on a cru qu'on avait pris une cuite! Nuance!

J'aimerais savoir qui c'est!
Posté par orlando de rudde, 22 novembre 2005 à 17:22
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 03:13

FANTAISIE AUTOUR "DES YEUX D'ÉTAIN DE LA VILLE GLAUQUE"
de François Bourgeon (Editions Casterman).

A travers roches levées vont les cavaliers.
Dans l'herbe plaisantent les lutins
"Oyez ! Oyez beau sire, nous avons appris à parler votre langue !". (p.27)
Autour de la dépouille tournent les oiseaux.

La roussotte rit toute seule ; c'est de mémoire qu'elle rit.
A travers roches levées vont les cavaliers
Sous la pluie fine et continue, une épée souple.
Sous la pluie fine et continue, une lune blanche.

"Tu ris toute seule ?" demande la brune à la rousse.
Sur la plage une tête tranchée.
La brune dit les mots qu'elle sait :
" Huit vents qui soufflent
huit feux, et le Grand Feu
sur la montagne de la guerre.
Sept planètes, sept lunes,
sept planètes, sept éléments,
avec la farine de l'air...
(p.24)

La mer est mauve et le vent pluvieux.
La brune dit les mots qu'elle sait.
Des gens meurent pour un bijou bleu, une pierre d'éclipse.
A travers roches levées vont les cavaliers.

Le temps raconte des histoires.
Aussi vrai, aussi faux qu'une chanson
Ou la jolie frimousse d'une fille ;
Il s'agit d'un autre moyen-âge.

Dans l'herbe plaisantent les lutins.
Ils ont les yeux verts des batraciens,
Des canines passant la lèvre et aiment à rire.
Les étoiles ne se mirent au marais.

Ce que je chante est fatrasie.
Comprenne qui pourra.
Du souffle vient l'harmonie.
Mais toujours quelqu'un mourra.

"C'est étrange!... Il s'odit un écho à la musique d'orgue... !" (p.39)
C'est le vieil homme avec sa flûte,
C'est le vieil homme de l'ailleurs.
"Là où les Yeux se sont éteints, sont les entrées de la Ville Glauque !" (p.39)

C'est étrange et l'on ne s'en lasse,
Des couleurs et des images.
Toujours nous conterons des histoires
Pour donner du sens au temps.

Ce n'est
pourtant que l'espace
Plat des albums de bandes dessinées ;
Mais nous avons besoin de ces chevaliers,
Et de ces bêtes sauvages dans les marais.

A travers roches levées vont les cavaliers.
Dans l'herbe plaisantent les lutins
"tant il est vrai que ne rencontre ces divertissantes créatures qu'en rêve." (p.27)
Autour de la dépouille tournent les oiseaux.

Patrice Houzeau
Rosendael, le 16 novembre 2005

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 03:05

HONDEGHEM 2005

                           Au Diable de Bernanos, 
                           aussi patient que le miracle.

Sur la table le pain le couteau et la croix
Par la fenêtre l'herbe et sa tête d'indien
On peindra des serpents et des corbeaux sans voix
On ira promener nos ombres et nos chiens

Les paroles chez nous se perdent dans la pluie
Si l'écho nous en vient c'est que l'on y avait
Préparé un poignard et attendu la nuit
Pour cracher sur le nom de la fille à marier

Le chat ne revient pas parfois de ses campagnes
Et le diable est patient dans le bleu des chemins
Vous pouvez lui parler et qu'il vous accompagne
Pendant que vous allez en ville pour le pain

Il est imprévisible et partout à demeure
Soudain il s'en va pfuit ! Un coq gueule lointain
On parle à la radio de tant de gens qui meurent
De tous ces gens sans nom et qui crèvent de faim

La semaine reprend son horloge fidèle
Le travail et la peine à gagner quelques sous
La jeunesse finit par se faire la belle
Pour la saison c'est clair que le temps est trop doux

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 24 novembre 2005

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 02:51

A LIRE SANS SE SOUCIER DU SENS

PLUIE ET SQUELETTES

Des cymbales qui claquent tandis que dehors la pluie dégringole.
L'homme épars se frotte les yeux et se demande ce qu'il fait là.
Des jeunes femmes vénéneuses dans des fuseaux.
L'une d'elle s'appelle Marilou et il en tombera amoureux. Bêtement. Humainement.
Il pensa souvent que dans le film La Sirène du Mississipi de François Truffaut, il s'agissait des amours inversées entre le personnage joué par Jean-Paul Belmondo, grand jeune homme timide et la garçonne interprétée par la très belle Catherine Deneuve.
Il aimait beaucoup les images.
La petite fille du Barbarella de Jean-Claude Forest est fascinée par les images qu'elle contemple jusqu'à satisfaction puis elle exige qu'on lui procure d'autres images, encore des images, toujours des images.
Un oiseau passe dedans l'espace avec au bec une gitane.
Un loup dans les parages : des yeux, encore des yeux, toujours des yeux.
Cela le fit penser à ce type qui dessinait des encres bleues qu'il peuplait de dizaines d'yeux, des yeux bleu de Prusse, encore des yeux, toujours des yeux au-dessus de corps aux seins nus dans des pêle-mêles de créatures, d'escaliers, de collines.
Un inspecteur dans la drôle de maison ; il y rencontre une pianiste humoristique qui lui joue du Satie. Elle est élastique, rompue à la gymnastique. C'est une longue fille, une belle excentrique. Elle rit souvent tandis que, dehors, la pluie multiple des fantômes défilés dégringole.
Cette pluie qui tombe comme une fille trop pressée se transforme en divers éparpillements de squelettes sur les grands boulevards où passent des hommes préoccupés entre les flaques pleines de visages disparus.
De grands miroirs troublés dans la demeure.
De grands miroirs troublés dans la demeure ; le saxophoniste s'y est réfugié.
L'inspecteur se trouve là aussi puisqu'une histoire c'est d'abord un lieu commun à plusieurs personnages.
Le sang répandu ; du verre brisé ; la grande girafe hantait ses rêves souvent depuis quelques temps. On dit à la radio que le virus de la grippe aviaire est en cours de mutation, qu'il va se transmettre d'humain à humain : il faut donc se préparer à une pandémie sans doute mais rien n'est sûr encore; c'est, - apparemment en tout cas -, un sujet de controverse.
Il songeait à cette nouvelle "peste" annoncée ; il était temps de préparer du café. Noir.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 25 novembre 2005

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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 00:25

GREEN PARODIE

Fantaisie parodique sur le poème Green de Paul Verlaine dont les vers figurent ci-dessous en italiques.

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,

Des oiseaux gueulards et des singes dans ces branches,
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous
Son drôle de tambour agaçant, savez-vous !
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches,
Le compas de vos yeux, les ciseaux de vos hanches,
Et qu'à vos humbles yeux l'humble présent soit doux,
Sinon, tant pis ! j'm'en vas au bistro boire un coup !

J'arrive tout couvert encore de rosée,

- Quand on passe la nuit dehors, voilà c'que c'est ! -
D'ailleurs, ce n'est pas la rosée mais de la pluie
Qui de mes cheveux à la diable dégouline
Et sur les carreaux gris grimace et tambourine
De sa main de noyé, rien que d'la pluie, d'la pluie
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
- J'amène ainsi pour l'apéro quelques glaçons ! -.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Comme un brave toutou à vos pieds affalé,
Rêve des chers instants qui la délasseront
Ou de l'os que vous eûtes de quelque mouton.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
- Je vous assure que ma chevelure est nette ! -
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Ma tête où gigotent grelots et osselets,
Laissez la s'apaiser de la bonne tempête,
- Des heures à marcher dans la gloire champêtre ! -
Et que je dorme un peu puisque vous reposez ;
- Je vous promets avant de me laver les pieds !

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 6 mai 2006

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